Après l'arrondissement de Côte-des-Neiges/Notre-Dame-de-Grâce en octobre, le Plateau-Mont-Royal vient de décider d'acheter un véhicule électrique Zenn construit à Saint-Jérôme. Le conseiller écologiste Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, s'est opposé à ce choix car la Zenn n'est pas assez «québécoise» à son goût.

Le conseil d'arrondissement a autorisé, le 2 février, une dépense de 20 384,10$ pour l'achat d'une Zenn (Zero Emission No Noise), un véhicule électrique de tourisme autorisé par le ministère des Transports du Québec. Lors de la séance du conseil, quand Richard Bergeron a annoncé qu'il allait voter contre cet achat, les autres élus et le public ont été bien surpris. Comment M. Bergeron pouvait-il s'opposer à une décision qu'il appelle de ses voeux depuis trois ans?

 

Moins bonne idée aujourd'hui

Il a alors dit que ce n'était peut-être pas une si bonne idée aujourd'hui. «Il y a trois ans, j'étais pour, mais plus maintenant. Le secteur industriel électrique a beaucoup changé.» Il a expliqué que ce véhicule était composé d'éléments venant de l'étranger, notamment un châssis de France, un moteur des États-Unis et des batteries de Chine. «La valeur ajoutée au Québec est de moins de 1%, a-t-il dit. À part le fait qu'il soit assemblé à Saint-Jérôme, ce n'est pas très québécois...»

Le conseiller Michel Labrecque, fraîchement désigné président de la Société de transport de Montréal, a rétorqué qu'il comprenait les réserves de M. Bergeron mais que l'arrondissement n'en achèterait qu'un, «pas 500». «Ça permet d'intégrer ça à notre flotte et de montrer au gouvernement du Québec qu'on s'en sert», a-t-il ajouté.

Pour le chroniqueur automobile de La Presse, Éric Lefrançois, Zenn n'est, effectivement, pas à proprement parler un véhicule québécois. Le fondateur de l'entreprise Zenn Motor Company, Iann Clifford, est Torontois et la Zenn, seulement «partiellement assemblée au Québec».