L'année 2008 a été faste en événements marquants. Durant ces 12 mois, Barack Obama a été élu pour son premier mandat à la tête des États-Unis, alors que la planète s'enlisait dans une récession économique dans le sillage de la crise des prêts à haut risque. Mitsubishi a aussi renouvelé il y a huit ans sa Lancer - son actuelle Lancer, devrais-je dire, car il s'agit, à peu de détails près, de la même voiture. Oui, c'était il y a pas mal longtemps...

Son design

Pour 2016, le constructeur japonais a en partie remaquillé sa compacte, des retouches concentrées sur la partie avant.

Ce coup de crayon, pas trop inspiré, a effacé la démarcation auparavant bien visible du contour de la calandre. Moins mordante donc, elle est aussi datée sur le plan de la présentation. Tenez, par exemple, la livrée GTS tente d'impressionner avec un gros aileron arrière qui pourrait facilement servir de table de pique-nique. C'était bien à la mode il y a huit ans, beaucoup moins aujourd'hui. Reste que cette voiture n'a dans l'ensemble pas trop mal vieilli, mais donne l'irrémédiable impression de sans cesse revoir le même film.

Son gros aileron était très à la mode il y a 8 ans.

À bord

Tout comme la carrosserie, l'habitacle cache mal ses rides. Les plastiques de qualité très ordinaire parsemés ici et là sont assemblés avec une rigueur variable et teintent le décor d'un noir fade.

Les matières souples sont quasi inexistantes, hormis sur le haut des portières. Pour le volume intérieur, la Lancer se situe dans la bonne moyenne de sa catégorie, peu importe où l'on prend place.

Les sièges avant mériteraient néanmoins une bonne révision, surtout en ce qui concerne l'assise, qui est franchement trop courte. À l'arrière, le court dossier laisse place à une moulure de plastique sur les côtés qui gâche en partie le confort.

L'habitacle cache mal ses rides.

Sous le capot

Dans la version GTS essayée, la Lancer est outillée d'un quatre-cylindres de 2,4 L (168 ch). Ce bloc est jumelé en option à la nouvelle boîte CVT du constructeur.

Cette dernière peut simuler les changements de rapports au moyen de palettes placées sur la colonne de direction. Dans l'ensemble, ce groupe motopropulseur paraît un peu paresseux à bas régime, la transmission donnant l'impression de freiner l'ardeur du moteur. D'une puissance acceptable lorsqu'on fait grimper l'aiguille du tachymètre, il n'est pas trop bruyant et presque exempt de vibrations.

Lorsqu'il est couplé au rouage intégral, la consommation est malgré tout beaucoup trop élevée, se tenant constamment près des 10 L/100 km.

Le 4-cylindres n'est pas trop bruyant mais lorsque couplé au rouage intégral, il boit 10 L/100 km.

Derrière le volant

Depuis son lancement, cette génération de la Lancer a toujours été considérée comme une voiture plutôt aboutie sur le plan dynamique.

Force est d'admettre que malgré son âge avancé, elle n'est pas déclassée ici par rapport à ses rivales. La direction hydraulique guide précisément le train avant, mais offre un toucher décevant, trop isolé. Grâce à ses éléments suspenseurs plus fermes, cette GTS vire assez plat et s'extrait du virage avec assurance grâce à sa bonne transmission intégrale. Il faut toutefois négocier avec une insonorisation perfectible et une position de conduite trop haute affectée par une colonne de direction non télescopique.

Côté tenue de route, elle n'est pas déclassée ici par rapport à ses rivales.

Technologies embarquées

Son âge est de nouveau trahi ici avec un système d'infodivertissement dépassé. On navigue, que dis-je, on trébuche de menu en menu avec lenteur.

Mitsubishi ne propose également pas de système de navigation en option, une omission inexcusable pour une voiture de ce prix en 2016. La sonorité de la chaîne audio de série est en outre carrément affreuse. Au regard de la sécurité, la Lancer n'a comme argument que la caméra de recul.

Les capteurs d'angles morts, le régulateur de vitesse adaptatif et l'assistance au freinage d'urgence brillent par leur absence de la feuille d'options.

La son de la chaîne audio de série fait regretter que le moteur ne soit pas plus bruyant.

Verdict

Mitsubishi brandit évidemment le descriptif de ses généreuses garanties (globale de 5 ans/100 000 km et de 10 ans/160 000 km sur le groupe motopropulseur) de sa Lancer pour se différencier de la concurrence.

Elle invoque aussi ainsi son bon bilan de fiabilité.

Ces deux arguments sont certainement valables, mais à une époque où les voitures compactes gagnent sans cesse en raffinement et peaufinent leur fiabilité, leur poids devient de plus en plus faible. Sans être une mauvaise voiture, la Lancer souffre d'une carence en équipement et en raffinement pour réellement assurer une vive rivalité, et les modifications apportées cette année ne freineront pas sa glissade.

La Lancer GTS n'est pas une mauvaise auto, mais elle est sous-équipée et peu raffinée.

Fiche technique

Version à l'essai : GTS à transmission intégrale

Prix (avec options et préparation) : 27 717$

Moteur : L4 DACT 2,4 L

Puissance : 168 ch à 6000 tr/min

Couple : 167 lb-pi à 4100 tr/min

Transmission (modèle d'essai) : Automatique à variation continue (CVT) avec mode manuel

Architecture motrice : Moteur transversal avant, transmission intégrale

Consommation (ÉnerGuide) : 9,1 L/100 km

Concurrentes directes : Chevrolet Cruze, Dodge Dart, Ford Focus, Honda Civic, Hyundai Elantra, Kia Forte, Mazda3, Nissan Sentra, Subaru Impreza, Toyota Corolla, Volkswagen Jetta

Du nouveau en 2016 ? : Légèrement redessinée, nouvelle transmission CVT

Pour en savoir plus : www.mitsubishi-motors.ca