Même si la tendance est de doter les cabriolets d'un toit rigide entièrement repliable dans le coffre, la Mini Cooper et la Volkswagen New Beetle dérogent à cette mode pour des raisons d'économie, d'espace et de design. Elles demeurent ainsi fidèles au concept du toit souple escamotable en tissu. Petit rappel historique sur l'évolution des coupés-cabriolets.

Selon leur configuration (deux ou quatre places), les Anglais parlent de «roadsters», les Italiens de «spiders» et les Américains de «convertibles». Au Québec et en France, on parle de «cabriolets». Ce nom date d'avant l'apparition de l'automobile, quand la bourgeoisie se faisait promener dans des calèches (sans toit) tirées par des chevaux élégants. L'invention du moteur à explosion en 1860 par Étienne Lenoir a permis de remplacer la traction animale par la propulsion mécanique. Ainsi, le premier cabriolet (sans toit) de Lenoir a vu le jour en 1863. Il a été suivi en 1866 par le cabriolet motorisé de Daimler, et en 1867 par celui de Karl Benz.

 

Le mécanisme «Paulin»

La croyance veut que le premier coupé-cabriolet à toit rigide escamotable de l'histoire ait été la Peugeot 401 D Éclipse, dévoilée au Salon de Paris en 1934 et conçue par le maître carrossier français Georges Paulin. Si les modèles Éclipse de Peugeot était muni d'un toit rétractable Paulin qui se rangeait à l'intérieur du coffre, il faut savoir que c'est l'américain Ben B. Ellerbeck qui a imaginé le principe du toit rigide escamotable en 1922. L'inventeur a adapté le mécanisme à une voiture Hudson dont le toit articulé se repliait non pas à l'intérieur, mais plutôt par-dessus le coffre.

 

Par ailleurs, les plus célèbres Peugeot Éclipse ont été les modèles 402, dévoilés en 1935, dont la ligne aérodynamique et moderne concordait parfaitement à l'époque avec un toit aussi révolutionnaire. Toutefois, le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale a causé une pause dans la mise au point de ce dispositif. À l'exception de quelques Citroën hors série carrossées par des entreprises indépendantes dans les années 50, les habitants de l'Ancien Continent ont dû attendre les années 80 pour voir le système Paulin réapparaître.

Le chauvinisme des Américains

Toujours chauvins, les constructeurs américains se sont attribué le mérite d'avoir proposé en premier une voiture avec un toit rigide escamotable, soit la Ford Fairlane 500 Skyliner de l'année 1957 (80 000 exemplaires). Complexe à fabriquer et peu fiable, la Skyliner a été abandonnée en 1959. Par ailleurs, d'autres voitures américaines à faible diffusion comme la Chrysler Thunderbolt en 1941 et la Gaylord Gladiator en 1955, ont proposé un toit rigide rétractable. Malgré les grandes difficultés des stylistes à dessiner des cabriolets à toit souple aux lignes harmonieuses, ils ont eu la faveur des constructeurs à cause, notamment, de leur faible coût de fabrication, de la fiabilité de leur mécanisme et de leur compacité. Mais les crises énergétiques et économiques successives des années 70 et 80, sans oublier le renforcement des lois sur la sécurité, ont peu à peu poussé les cabriolets vers la retraite.

Les années 90

Il a fallu attendre les années 90 pour voir la SLK de Mercedes-Benz rouvrir le bal des voitures de grande série à toit rigide escamotable en 1998 (1996 en Europe). Toutefois, il ne faudrait pas oublier la Mitsubishi 300 GT Spyder en 1994; malgré sa faible diffusion, elle a été commercialisée aux États-Unis et au Japon. Elle a été suivie en Europe par la Peugeot 206 CC en 2000. Plus près de nous, les coupés-cabriolets Lexus SC 430 et Mercedes SL ont été introduits au pays en 2002, la camionnette Chevrolet SSR en 2003, et la Cadillac XLR en 2004. En 2009 (et 2010), on trouve également dans ce groupe sélect la BMW Série 3, la Chrysler Sebring, la nouvelle Infiniti G37, la future Lexus IS-C, la Mazda MX-5, la Pontiac G6, la Volkswagen Eos et la Volvo C70.