Il n'y a pas d'âge pour réaliser ses rêves. Tenez, il y a 10 jours, j'en ai réalisé un, vieux de 30 ans: celui d'assister aux 24 Heures du Mans.

Ce rêve, je le caressais depuis que j'ai refermé la dernière couverture d'un Michel Vaillant lu au début des années 70: Le fantôme des 24 Heures. Un rêve qui cependant n'a jamais été beaucoup plus loin que la 17e aventure de ce héros de bande dessinée puisque ma vision de cette épreuve mythique était, disons-le comme ça, complètement obsolète. Bien naïvement, j'ai cru retrouver les anciennes tribunes du circuit, bariolées de pubs vantant les mérites des grandes marques de systèmes d'éclairage comme SEV Marshall ou Cibié ou pire encore, assister à un départ à l'ancienne où les pilotes couraient vers les voitures Loupé.

Par chance, certains éléments du «décor» que Jean Graton, auteur des Michel Vaillant, avait planté dans ma tête d'adolescent étaient toujours là. Je me délectais à l'avance de me retrouver dans la grande roue qui surplombe une partie du circuit, d'assister à l'un des quatre concerts programmés samedi soir, de participer à la fête foraine qui se déroule au pied de la Maison-Blanche ou de m'offrir une balade en hélicoptère pour mieux visualiser les quelque 13 kilomètres de ce circuit mythique qui, dans certaines portions, est plongé dans l'obscurité la plus totale: pas une tribune, pas le moindre éclairage, juste le faisceau des phares et le bruit du moteur. Morceau de bravoure, cette ligne droite qui n'en finit pas, 7 km parcourus à fond absolu, interrompus par deux chicanes seulement. Impossible de ne pas songer aux risques que courent les pilotes. D'ailleurs, la liste des pilotes qui ont perdu la vie est longue. Pluie, visibilité réduite, gentlemen drivers aux trajectoires parfois aléatoires et bris mécaniques rendent hasardeux chacun des tours de ce circuit.

Oui, Le Mans, c'est une expérience. Pour les quelque 260 000 spectateurs présents cette année, les 24 Heures n'ont pas été qu'une course, mais aussi un week-end entre amis qu'on passe avec les décibels, chassant les autographes et les apéritifs généreux. Un «Woodstock sur roues» qui débute avec le défilé des pilotes dans le centre-ville du Mans le vendredi et qui se termine par une joyeuse pagaille à l'arrivée: il faut être le premier au pied du podium. Certains quittent le circuit avec un trophée, un pneu usagé dérobé à un manufacturier peu regardant ou un panneau de stand. D'autres, feront un détour au village dans l'espoir de profiter des soldes de dernière minute des boutiques représentées (Audi, Peugeot, Corvette, Aston Martin, Spyker, Pescarolo, Rolex, etc.). Juste pour dire, «j'y étais».

Mais cette 76e épreuve d'endurance devait aussi être le théâtre d'une consécration, celle de Jacques Villeneuve. Le pilote québécois avait toutes les chances de monter sur la première marche du podium et, du coup, de devenir le deuxième pilote de l'histoire (après le regretté Graham Hill) a remporter le Grand Chelem, à savoir: les 500 miles d'Indianapolis, le championnat des pilotes de F1 et les 24 Heures du Mans. À 3h du matin, dans la nuit de samedi à dimanche, Jacques Villeneuve et ses équipiers dominaient la course. On connaît la suite. Une heure plus tard, la pluie s'est mise à tomber et l'équipage de la Peugeot no 7 a perdu le commandement au profit de l'Audi R10 no 2 qui s'est échappée vers la victoire.

La panique

Pourquoi la décision de la ministre des Transports du Québec de mettre sur pied un projet-pilote de véhicule à basse vitesse (VBV) me paraît-elle si improvisée? Peut-être parce qu'il s'agit d'un projet-pilote justement. En effet, au cours des trois prochaines années, Québec s'est engagé à autoriser de façon permanente ces véhicules avant la fin du projet-pilote de trois ans si le suivi s'avère concluant. C'est le «si» qui pose problème. Prendriez-vous le risque d'acquérir un véhicule tout-électrique de quelque 12 000$ sans savoir ce qu'il adviendra dans trois ans? Et si le projet n'est pas concluant, que ferez-vous de votre Zenn ou de votre Nemo (les deux seuls véhicules autorisés par la ministre)? Vous ne savez pas? Je peux toujours vous refiler les coordonnées de quelques propriétaires de terrains de golf.

Avant d'étudier la possibilité d'acquérir un véhicule électrique à basse vitesse, voici un petit rappel amical au sujet d'une - autre - loi de la ministre Julie Boulet. À compter de la semaine prochaine, interdiction d'utiliser votre téléphone portable au volant. Seul un dispositif mains libres sera autorisé. Les «délinquants» qui se feront épingler écoperont non seulement d'une contravention pouvant atteindre 100$, mais aussi d'une pénalité de trois points sur leur permis. La route ne sera sans doute pas plus sûre, mais c'est certain que la caisse du gouvernement y gagnera.