Ce ne sont pas des siamoises, mais c'est tout comme. Après 10 ans sur le marché mondial, la Smart ForTwo de première génération a une descendante, qui s'attaque finalement au marché américain. Aux dernières nouvelles, la ForTwo est en rupture de stock chez nos voisins, et l'attente pour les voitures commandées atteint un an.
En outre, la flambée du prix du pétrole et la récente annonce que l'Institut d'assurance pour la sécurité routière (IIHS) a accordé à la Smart ForTwo 2008 «le plus haut classement en matière de protection en cas de choc frontal et latéral» ne feront que rehausser la popularité de la microvoiture.
Ayant succombé il y a 18 mois aux charmes inhabituels de la Smart ForTwo, l'auteur de ces lignes s'est proposé de réaliser un face-à-face pour comparer les deux versions.
Sortez le ruban
De loin, il est difficile de remarquer une quelconque différence entre les deux versions, et ce n'est que lorsque vous sortez le ruban à mesurer que vous constatez que la nouvelle a grandi de 20 cm en longueur, 4 cm en largeur et 5 cm en empattement. Ce n'est pas beaucoup (tant mieux), mais ces quelques centimètres permettent un coffre et surtout un réservoir plus volumineux (33 litres comparativement à 22). L'accroissement de l'empattement améliore aussi le confort de la suspension et réduit la sensibilité aux vents latéraux.
Le design extérieur est pratiquement inchangé, mais l'habitacle a subi une transformation importante à la suite de l'adoption d'un nouveau tableau de bord qui s'efforce de ressembler à celui d'une voiture ordinaire. Le résultat: ordinaire. L'allure «E.T.» de l'ancienne version, avec ses bouches d'aération protubérantes et ses rondeurs, convenait mieux au style général de la voiture. Évidemment, ce n'est qu'une opinion et d'autres pourraient bien préférer le style plus traditionnel du nouvel ensemble.
Nouvelle mécanique
Autre changement radical: la mécanique. Disparus, le petit turbodiesel et sa boîte semi-automatique à six vitesses, au profit d'un trois cylindres atmosphérique de 70 chevaux (comparativement aux 40 ch. du turbodiesel). Pour donner la réplique à ce moteur d'un litre signé Mitsubishi, se trouve la nouvelle boîte mécanique robotisée à cinq vitesses à commande plus conviviale. Cette boîte est identique à une boîte manuelle classique, sauf que les changements de vitesse se font automatiquement ou manuellement (par des palettes au volant ou un sélecteur au plancher).
Ce n'est donc pas une boîte automatique classique à commande hydraulique et convertisseur de couple. Cette différence importante explique que l'on ressent le passage des vitesses comme dans une auto à boîte manuelle, d'où le fameux mouvement de tangage de la Smart. Précisons à ce propos que même avec l'ancienne boîte, il est possible d'atténuer considérablement ces mouvements si l'on manie la pédale d'accélérateur avec délicatesse.
Pieds pesant s'abstenir
C'est sans doute le manque de délicatesse de leur pied droit qui a incité des chroniqueurs canadiens et américains à se lamenter sur la consommation excessive de la Smart. Après avoir conduit l'ancienne version durant 18 mois, je confirme une consommation moyenne de 5 L/100 km (diesel). Et avec la nouvelle, au cours d'un essai d'une semaine (ville et route), j'ai consommé exactement 5,66 L/100 km (essence super). Ces chiffres sont d'ailleurs compatibles avec ceux de Transports Canada (5,9 en ville/4,8 sur route).
Finissons-en avec les histoires de pied droit en mentionnant une autre raison pour laquelle il est inutile d'écraser l'accélérateur d'une Smart: la puissance est limitée et vous n'irez pas beaucoup plus vite en enfonçant la pédale; mais la consommation, elle, sera nettement supérieure. Adoptez donc la position «quart de pédale» et plusieurs bobos attribués à la Smart disparaîtront.
Laquelle je préfère? L'ancienne, pour son turbodiesel et son intérieur «funky». La nouvelle pour sa transmission perfectionnée, son réservoir plus convivial, ses équipements plus complets (dont le témoin de pression des pneus) et son prix plus «micro» (à compter de 14 990$). Oui, vous trouverez moins cher ailleurs, mais comparez le niveau d'équipement (surtout les aides électroniques) avant de sauter aux conclusions.
Mes souhaits? Le retour du turbodiesel et le lancement de la version Brabus européenne, animée par le trois cylindres turbo de 98 chevaux, une microvoiture sport de moins de 3 mètres. Pourquoi pas!