L'ennui naquit un jour de l'uniformité, dit-on. Alors, on ne va pas s'ennuyer cet été au Québec et dans la grande région métropolitaine, surtout, où les routes exposeront tout ce que nos élus (petits et grands) ont imaginé pour améliorer nos transports. Mais est-ce bien là l'idée?

Il y a quelques semaines, à l'occasion de son congrès annuel, l'Union des municipalités du Québec (UMQ) a adopté une politique de mobilité et de transports durables, qui vise à réduire le monopole de la voiture dans les grandes villes de la province. En gros, comme l'a si bien résumé le collègue François Cardinal, «les villes en ont assez des voitures». Un voeu pieux qui, au risque de déplaire à ses instigateurs, ne se réalisera sans doute pas de leur vivant.

Il est clair et logique à la fois que plusieurs municipalités, à travers le monde, tentent d'améliorer le sort de leurs habitants en pensant que décourager l'usage de l'automobile est la panacée. C'est salutaire dans les centres historiques, lorsque les villes proposent un transport alternatif plus sûr, plus rapide et aussi propre que possible.

Hélas, Montréal, pour une, n'est pas à citer en exemple puisque la performance des transports en commun ne sera vraisemblablement acquise qu'en dégradant celle du transport individuel. En grignotant artificiellement l'espace dévolu à l'automobile par la création de couloirs de bus ou de vélos aussi larges que vides, les villes ont ouvert la chasse aux voitures alors qu'il fallait rechercher de meilleurs arbitrages de territoires.

Si l'UMQ ambitionne de mettre la ville à la campagne, voire au bord de la plage, le Québec lui démontrera un jour qu'il est aussi une province qui travaille.

L'automobiliste qui paie (très cher) pour rouler et avoir le droit de s'arrêter, qui achète des systèmes de dépollution très coûteux, qui est entassé sans ménagement dans des boyaux artificiellement créés sur de larges avenues, et qui est nargué par des couloirs inoccupés, a toutes les raisons de fulminer.

Les transports en commun, bien compris, sont pourtant le meilleur complément qui soit à l'automobile en centre-ville. Mais il faut qu'ils demeurent un choix.

Alors que les grandes villes cherchent à mettre la clé sous la voiture, d'autres cherchent des solutions. La semaine dernière, par exemple, les finissants de l'École de design industriel de l'Université de Montréal exposaient leurs travaux à la population. Parmi ceux-ci, quelques- uns sont consacrés aux transports individuels... Des transports quasi amoureux lorsqu'il s'agit d'automobile où le foisonnement des idées, du design et des nouvelles technologies porte à des choix personnels et s'oppose à la pensée unique des transports en commun.

C'est le cas d'Osmose 2018, une alternative à l'usage de l'automobile en solo. Conçu et réalisé par Alain Massicotte, cette étude d'une automobile monoplace se veut une «combinaison de plusieurs technologies existantes tirées de l'automobile, de la moto et du transport sur rail. Oui, sur rail puisque la vision de ce projet tient compte de la stratégie bimodale de la Ville de Montréal et se meut, dans la cité, à l'aide d'un dispositif électromagnétique.

Donc, un véhicule qui se déplacerait sur un rail, comme les autos miniatures qui se déplaçent sur la piste de course de votre enfance ou, pour nos lecteurs plus jeunes, comme la Lexus pilotée par Tom Cruise dans le film Minority Report.

Cette idée d'une voiture urbaine guidée par le sol et capable d'intégrer automatiquement un convoi solidaire dès qu'elle rejoint un grand axe de circulation. Plus d'accident, plus de congestion. On se détend.

Une fois la ville et son sentier électromagnétique dans le rétroviseur, le moteur thermique (un trois cylindres diesel de 1,1 litre) de l'Osmose est appelé en renfort et redonne du coup les commandes à son pilote pour que celui-ci retrouve (ou découvre, n'oubliez pas que nous sommes en 2018) «le plaisir et la passion de conduire», de souhaiter l'auteur de cet ambitieux projet.

L'idée d'une «piste électromagnétique», n'est pas nouvelle en soi. Plusieurs constructeurs y travaillent déjà, même si la propulsion électromagnétique à grande échelle demeure une inconnue économique et technologique. Et si le génie de nos villes y participait?

Carnet de route

Ma chance a tourné. À peine avais-je complété mon billet de la semaine dernière que l'Alfa Roméo que je convoitais s'est trouvé un nouveau propriétaire. Et ce n'est pas moi.

Partie remise, je viens de trouver une Lotus Europa, une Alfa Romeo 164 LS, une BMW 635CSI et une autre Quattro. Mon coeur balance et mon garage est trop petit. Est-ce que ça se soigne, docteur?