Allez savoir pourquoi Volkswagen revisite une catégorie pratiquement désertée, la familiale compacte. Le constructeur allemand serait-il opportuniste ou visionnaire?

 

Sans doute un peu des deux. Le retour de cette familiale ne pouvait mieux tomber pour les amateurs du genre qui, depuis le retrait de la Focus et de l'Optra, craignaient de se contenter d'une fausse familiale (Impreza, 3 Sport) ou d'un pseudo utilitaire (Caliber, Matrix, SX4).Laissons tomber les calculs mesquins et rendons-nous à l'évidence la Jetta familiale a conservé le sens pratique d'une familiale, alors que ses «rivales» jouent à fond les cartes du style et de la distinction au détriment de l'espace. La Jetta familiale, elle, fait beaucoup mieux dans l'exploitation de l'espace disponible. Son gabarit cubique, mais harmonieusement dessiné donne un coffre énorme, doté bien sûr de la modularité nécessaire.

Comprenons-nous bien cela ne fleure pas le bleu de travail et la caisse à outils. Mais pour ravitailler la résidence secondaire ou pour pratiquer des activités extérieures, cette familiale se révèle une excellente compagne. Plus encore le jour où elle bénéficiera enfin d'une mécanique diesel qui, selon les responsables de la marque, devrait compter pour 50% des ventes.

Basée sur la cinquième génération de Jetta, cette familiale reprend naturellement toutes les caractéristiques de la berline. Même mobilier intérieur, même environnement flatteur avec des plastiques soignés et une qualité perçue valorisante. Les portières se referment toujours avec un bruit franc et les rappels des clignotants sont dorénavant intégrés aux rétroviseurs extérieurs, comme chez Mercedes. À l'intérieur toujours, on redécouvre les compteurs cerclés d'aluminium qui, la nuit venue, s'illuminent d'une apaisante lumière bleutée.

 

Pour ajouter au confort, volant et siège du conducteur se règlent dans tous les sens, facilitant la recherche d'une bonne position de conduite. L'espace habitable est supérieur à celui du modèle antérieur, mais attention, cela n'en fait pas la référence de la catégorie pour autant. Pour preuve, la Mazda3 Sport, pour ne nommer qu'elle, soigne mieux ses occupants. La familiale de Volkswagen se rattrape et de belle manière au chapitre du volume utilitaire. Afin d'y voir un peu plus clair, le toit ouvrant (offert en option) couvre les deux tiers de l'habitacle.

Avec des commandes de radio et de climatisation bien situées, près du champ de vision du conducteur, l'ergonomie est soignée. La liste des accessoires optionnels est bien garnie. Trois «ensembles» (Trendline, Comfortline et Highline) sont proposés. Attention, la facture grimpe vite!

Sur la route, cette Jetta permet de rouler décontracté. Stable, facile à conduire, la compacte allemande n'est pas sportive, car elle manque vraiment de vivacité; mais l'agrément du grand tourisme est là. La direction à assistance électrique enlève un peu de sensations et ne procure pas assez d'information sur le niveau d'adhérence. Néanmoins, la tenue de route demeure efficace et saine à condition de demeurer à l'intérieur des limites. En cas d'écart, l'antidérapage (offert en option) agit finement et rapidement pour rétablir la bonne trajectoire.

Cette Jetta accueille un cinq cylindres de 2,5 litres. Monté transversalement, ce moteur fait désormais 170 chevaux qui nous permettent rapidement d'oublier que la précédente mouture n'en faisait que 115. Mais cette puissance accrue ne fait pas une bombe de la compacte allemande. Elle aurait pu le devenir si la direction canadienne du constructeur allemand donnait comme son vis-à-vis américain son feu vert à une version suralimentée par turbocompresseur du quatre cylindres de 2 litres.

Mais le faible volume de ventes de ce modèle et le prix qu'elle commanderait font douter de la pertinence de la proposer. En revanche, nous aurons droit, à l'automne, au diesel (140 chevaux et 235 livres-pied de couple). Malgré la sensation caoutchouteuse de sa commande, la boîte manuelle nous est apparue mieux adaptée que la semi-automatique pour tirer la quintessence de cette mécanique au timbre éraillé.