Après avoir annoncé de nouvelles règles en matière de consommation de carburant, Transports Canada veut savoir si les véhicules plus légers et moins énergivores sont sécuritaires.

Le ministère sollicite des propositions pour un contrat d'étude des relations possibles entre les normes d'économie d'essence et la sécurité des véhicules. Le ministre des Transports, Lawrence Cannon, avait annoncé en janvier que le Canada emboîterait le pas aux États-Unis dans la définition de normes de consommation d'essence pour les nouvelles automobiles et fourgonnettes.

À compter du modèle 2011, le gouvernement a l'intention de commencer à réglementer les véhicules de transport de passagers. Selon l'objectif fixé, le véhicule canadien moyen au Canada devrait parcourir au moins 100 kilomètres pour chaque 6,7 litres de carburant d'ici 2020.

Cette cible de rendement du carburant est la même que la norme adoptée par le Congrès américain, bien que la Californie, tout comme une dizaine d'autres États, souhaite se doter de ses propres normes, plus rigoureuses.

«Nous accueillons favorablement l'objectif américain, mais nous sommes déterminés à développer nos propres normes afin d'atteindre, au minimum, le même objectif au Canada», a indiqué Catherine Loubier, la directrice des communications de M. Cannon, dans un courriel.

Avec leur carosserie massive, les grosses cylindrées, lorsqu'elles entrent en collision avec des véhicules plus petits, ont tendance à les écraser, note George Iny, le président de l'Association pour la protection des automobilistes (APA). Selon lui, il existe une corrélation «relativement directe» entre le poids d'un véhicule et son efficacité énergétique, bien qu'il y ait aussi d'autres facteurs comme l'aérodynamisme et les modifications de technologie. À son avis, «si on pouvait réduire le nombre des véhicules à gros châssis (...) on améliorerait probablement la sécurité des véhicules».

La norme californienne constitue un point litigieux au sud de la frontière. L'Agence américaine de protection de l'environnement et la Californie livrent bataille devant les tribunaux pour savoir si cet État peut fixer ses propres cibles d'émissions.

Transports Canada et le département américain des Transports ont convenu en avril dernier de se rencontrer à intervalles réguliers pour discuter d'économie de carburant, entre autres sujets.

Au bout du compte, ce qui se passera en Californie pourrait se répercuter au Canada. En effet, le Québec et le Manitoba se sont engagés à adopter les normes californiennes proposées, tandis que l'Ontario, qui est au coeur de l'industrie automobile canadienne, s'y oppose.

Le premier ministre Jean Charest a déclaré en janvier que le Québec continuera de faire pression sur Ottawa pour qu'il adopte les normes californiennes, ce que préconisent d'ailleurs les groupes de défense de l'environnement.