La haute direction du constructeur allemand Audi est de passage dans le sud de l'Ontario afin de présenter à la presse nord-américaine ses nouveaux modèles de véhicules à moteur turbodiesel.

Grâce à une révision de sa technologie TDI, la division haut de gamme du groupe Volkswagen estime avoir trouvé une solution plus attrayante que la technologie hybride de sa rivale Toyota, tant du côté économique qu'écologique.

 

«Les analystes du marché nord-américain des véhicules neufs estiment que les voitures à moteur diesel passeront de 5 à 15% du marché d'ici 2015», affirme Wolfgang Hatz, responsable du développement des groupes propulseurs pour Audi en Allemagne. «C'est beaucoup plus important que la part des hybrides.»

Plus que cela, c'est l'énorme effort consenti au développement de la technologie diesel par l'ensemble du groupe Volkswagen - plus de 4500 ingénieurs dédiés à cette seule tâche - qui permet aujourd'hui aux deux marques allemandes de miser sur des mécaniques qualifiées de performantes, silencieuses et relativement économiques en carburant.

En fait, M. Hatz signale que ceux qui cherchent un lien entre la course automobile de haut niveau et le développement de véhicules grand public n'ont pas à regarder plus loin que la R10 TDI d'Audi, qui a remporté l'épreuve LeMans deux fois en deux ans, en 2006 et 2007.

«C'est évident: si vous voulez savoir comment tirer le maximum d'énergie d'une seule goutte de carburant, il suffit de le demander à un ingénieur de course automobile», dit-il. Issus de ce développement, les moteurs TDI à quatre, six, huit et même 12 (!) cylindres qui seront lancés en Amérique du Nord au fil des 18 prochains mois le démontrent clairement, selon lui, puisque depuis la première génération, datant de 1989, leur puissance a doublé, leur couple s'est accru de 70%, tandis que leurs émissions d'oxyde d'azote, entre autres, ont été réduites de 95%.

«Nous allons continuer cet effort, puisque nous voulons réduire de 20% la consommation moyenne de tous nos véhicules d'ici 2012», ajoute le porte-parole d'Audi AG.

En plus d'être moins énergivores, les nouveaux moteurs TDI sont conformes aux futures normes antipollution américaines, jugées sévères. Audi utilise un liquide à base d'urée, appelé AdBlue, afin de transformer les émissions nocives d'oxyde d'azote en un liquide moins dommageable pour la nature et pour la santé humaine. Ce liquide doit être remplacé à une cadence à peu près égale à celle des vidanges d'huile.

Un Q7 et une A4 TDI

Le premier modèle Audi à moteur TDI qui sera vendu au Canada est le Q7, un VUS de grand format qui sera offert avec un V6 turbodiesel de trois litres. Malgré une impressionnante puissance de 220 chevaux, et un énorme couple de plus de 400 livres-pied, ce véhicule ne consommera qu'environ 9,5 litres aux 100 kilomètres, selon les calculs d'Audi. Un V8 de 4,2 litres s'ajoutera par la suite, tout comme un tonitruant V12 de 6 litres, ne faisant rien de moins que 500 chevaux et 737 livres-pied de couple. Wolfgang promet néanmoins une consommation d'essence sous la barre des 12 l/100 km pour un Q7 équipé de cette cylindrée. «C'est le moteur diesel le plus puissant au monde», est-il fier d'annoncer.

Le Q7 TDI fera son entrée en sol canadien au début de 2009. Il sera ensuite suivi d'une A4 révisée à la sauce diesel. La suite est plus nébuleuse et dépendra du succès de ces premiers coups de sonde.

«Ce sera sans doute un succès au Canada», confie toutefois M. Hatz, «puisqu'ici, le diesel n'est pas une affaire de «pourquoi», mais de «quand»« En plus du Q7 TDI, Audi faisait essayer aux médias présents à Niagara-on-the Lake une A6 Avant, ainsi qu'une A5, toutes deux avec un moteur turbodiesel.

Les frais de déplacement et d'hébergement pour ce reportage ont été payés par Audi Canada.