Chaque année, les municipalités et les services policiers du Québec remettent plusieurs millions de contraventions. Une petite entreprise, SOS Ticket, propose aux Québécois de les contester.

«Finalement, nous aidons à désengorger le système en diminuant le temps de traitement des dossiers en attente», assure Alfredo Munoz, un ancien policier qui a fondé SOS Ticket en 2004. Avec son slogan accrocheur, «Les contester, c'est notre spécialité», SOS Ticket regroupe une équipe de spécialistes qui traquent les moindres failles dans un constat d'infraction.

«Le facteur humain est de grande importance dans tout constat d'infraction, et ce, peu importe le type d'infraction. C'est dans la procédure, le jugement du policier, le rapport que le policier a écrit, la version des faits de l'automobiliste ainsi que dans le témoignage à la cour et l'appréciation du juge que se joue le résultat de notre intervention», explique M. Munoz.

Des forfaits

Chaque semaine, SOS Ticket étudie 250 causes et reçoit 300 appels téléphoniques relatifs à des infractions liées au code de la sécurité routière, à la Loi sur le transport par taxi, au camionnage. L'équipe propose des forfaits aux consommateurs. Par exemple, pour 90$, l'entreprise étudie la contravention et défend l'affaire. Les deux premiers points d'inaptitude évités sont inclus dans ce forfait. Les suivants sont facturés 50$ chacun.

Un hic: les statistiques de réussite de SOS Ticket demeurent confidentielles, même si M. Munoz soutient que les bons résultats sont élevés. Le PDG de SOS Ticket a dû quitter son métier de policier au SPVM en mars dernier: «J'ai eu à choisir entre un métier qui me passionne encore et que je considère comme le plus beau métier du monde et la liberté de penser et d'agir en fonction de mes valeurs. J'ai choisi la liberté», explique-t-il.

Lorsque le SPVM a décidé en début d'année d'affecter 133 policiers à la sécurité routière, Alfredo Munoz a déclaré à un quotidien de Montréal: «Là, l'image qu'on va avoir (des policiers), c'est juste celle de cochons qui donnent des tickets.» L'ancien policier a alors dénoncé les quotas d'infractions imposés à ses ex-collègues.

Alerte-radar

À l'instar de ce que l'on trouve en Europe, SOS Ticket offre désormais un système d'alerte par SMS des radars déployés sur les routes. Chaque message d'alerte coûte 50 cents. L'entreprise, qui connaît un certain succès, offre ses services en région, à Trois-Rivières, Québec et Sherbrooke. Outre l'argent économisé et parfois les points d'inaptitude évités lorsque l'on parvient à annuler une contravention, il y a le plaisir d'avoir déjoué un système parfois injuste, tel les constats d'infraction en matière de stationnement à Montréal, qui rapportent de façon significative à la municipalité. Alfredo Munoz ne dira pas le contraire: «J'ai la conviction profonde que justice et économie sont deux champs qui ne devraient jamais être liés et qui ne devraient jamais se rencontrer.»