Toujours aussi mini

Toujours aussi mini

À bord, sur la question de la fonctionnalité, il y a encore beaucoup à redire. À commencer par les tirettes chargées d'incliner les dossiers: trop nerveuses et souvent coincées. On trouve également à redire sur les espaces de rangement, toujours aussi peu nombreux, sur les deux barrettes (l'une au pied de la console, l'autre grimpé au pavillon) composée d'une multitude d'interrupteurs pas toujours faciles à identifier, surtout quand il fait nuit noire; et sur le faible dégagement proposé aux braves qui prendront place à l'arrière. En dépit de sa faible hauteur, une personne comme moi, qui ne fait pas 1,85 m, peut se promener sous le hayon sans risquer de se faire polir le cuir chevelu.

Cela dit, à moins de sacrifier les places arrière en rabattant les dossiers de la banquette, la Mini n'incite guère à faire des emplettes. Avec ses 150 litres de volume, le coffre avale à peine trois sacs d'épicerie. Cuisine minceur recommandée! Celui ou celle qui se glissera aux commandes aura d'autres préoccupations, par exemple trouver une position de conduite confortable, loin d'être une sinécure. La commande de réglage met du temps à se laisser apprivoiser et le dossier, trop plat, n'offre guère de maintien latéral, même dans sa forme la plus sportive (offerte en option dans le groupe Sport).

La - seule - bonne nouvelle: le réglage de la colonne de direction fonctionne désormais sur les deux axes (hauteur et profondeur). De plus, le volant ne nuit pas à la lecture du compte-tours, qui se trouve juste derrière, pas plus qu'à l'atteinte des commandes d'essuie-glace et de clignotants, dont la constitution nous est apparue plus robuste que par le passé. Ne cherchez pas un levier ou un commutateur pour enclencher le régulateur de vitesse, celui-ci ne monte à bord que contre supplément (450$). Idem pour l'ordinateur de bord (250$), le changeur de disques compacts (700$), les sièges chauffants (450$), la sellerie de cuir (entre 1500$ et 1 900$, selon la qualité). Même le dispositif Bluetooth figure sur la - coûteuse - liste des accessoires (750$) proposé par Mini.

Un phrase, une seule, pour conclure: À quoi bon? À quoi bon s'offrir une coûteuse sportive? La Mini Cooper S est suffisamment exclusive, musclée et sportive pour nous vous faire vivre de grands frissons sans jamais véritablement nous inciter à constamment transgresser les limites imposées par le code de la route. Juste pour cela, elle vaut le détour.

C'est 700 000 de plus que le constructeur bavarois estimait produire au moment du lancement de ce modèle. Soucieuse de surfer encore (et encore) sur la vague du succès, la marque bavaroise procède avec prudence à la mise à jour de ce modèle cette année pour satisfaire à de nouvelles normes de sécurité, mais aussi pour accueillir de nouveaux moteurs.

La Cooper, c'est bien. Mais la Cooper S, c'est mieux. C'est plus cher aussi, me direz-vous. Mais les 4700$ qu'elle coûte de plus qu'une Cooper de base valent, croyez-moi, que vous suppliiez votre banquier de vous les avancer.

Héritière d'une lignée mythique produite dans les années 60, la S est, de loin, celle qui suscite le plus la convoitise. Pour la distinguer de l'autre Mini, la Cooper tout court, la S taille une brèche dans son capot pour mieux faire respirer ce qui se trouve en dessous; enduit de nickel le bouchon de son réservoir d'essence et les ouïes qui strient ses ailes avant; et ajoute un tuyau d'échappement (ça en fait donc deux). Elle grimpe aussi, mais en option, sur des pneus qu'on jurerait trop grands pour elle; et prolonge la ligne de son toit à l'aide d'un discret aileron.

Tous ces apprêts ne servent heureusement pas à maquiller un vulgaire exercice de style. Bien au contraire. Sous le survêtement sportif se dissimule une véritable athlète. La cylindrée du moteur est toujours la même (1,6 litre), mais l'origine est différente. Autrefois conçu par DaimlerChrysler, le quatre cylindres de la Mini porte désormais la griffe du lion de Belfort (Peugeot). Toujours monté en position transversale, ce moteur adopte des composantes spécifiques pour encaisser la puissance supplémentaire que lui procure le turbocompresseur auquel il est désormais boulonné en lieu et place du compresseur mécanique de type Roots autrefois patronné.

À l'accélération, les 172 chevaux de ce moteur d'origine française enlèvent la Cooper S avec une fantastique vivacité. Généreux en couple, le moteur de la Cooper S est désormais mieux servi par une transmission manuelle mieux étagée et toujours aussi rapide. À noter que moyennant supplément (1390$), une boîte semi-automatique à six rapports est désormais offerte.

Dans les courbes et les contre-courbes ondoyantes empruntées au cours de cet essai, la Mini Cooper S se prête à tous les excès. Il n'est pas exagéré de qualifier son adresse de diabolique. La Cooper S combine l'agilité d'un acrobate et la puissance d'un haltérophile. Et, bonne nouvelle, le revêtement de bitume parfois aléatoire du réseau routier local aura également permis de mettre en valeur l'excellente rigidité du châssis et la fermeté des éléments suspenseurs, qui la font parfois bondir sur les bosses. Rien de véritablement inquiétant tellement elle vous fait sentir que vous la tenez bien en main, mais tout de même lassant à la longue; surtout qu'il y a déjà les bruits de roulement à endurer.

C'est pourquoi, nous vous suggérons de faire l'impasse sur cette option «Sport Package» (1200$) dans laquelle figure cette suspension de bois. Celle-ci n'apporte rien de bon, si ce n'est des sautillements permanents de la caisse, des pertes de motricité que le coefficient d'adhérence soit élevé ou non; une tenue de cap aléatoire si la chaussée n'est pas parfaitement lisse comme un galet. Soyez aussi attentif: avant de lâcher prise, elle vous avertira gentiment en élargissant sa trajectoire en courbe. Si l'irréparable venait à survenir, les quatre disques qui composent son système de freinage se chargent de l'immobiliser - très - rapidement. Mais attention: n'attendez pas une intervention musclée de sa part à chacune de vos sollicitations puisque le freinage manque toujours de mordant et d'endurance.

La direction à assistance électrique se révèle toujours aussi agréable. Elle permet de ciseler les virages; de soigner ses trajectoires; de chatouiller le point de corde de chaque courbe. Neutre et extrêmement prévisible, cette Cooper S ne demande qu'à se plier à vos désirs. En ville, elle est tout aussi diabolique. Son court rayon de braquage combiné à son faible encombrement en font la compagne idéale pour déjouer les pièges de nos cités.