Les amateurs ont pu voir la dernière création de ce dessinateur de réputation internationale, la Callaway C16, aux récents Salon de l'auto de Montréal et de New York. En plus de l'ajout d'un compresseur mécanique à son moteur, la Callaway C16 se distingue par un avant et un arrière redessinés, un capot refait, des ailes plus galbées et des carénages latéraux de bas de caisse et même de lunette arrière.

Les amateurs ont pu voir la dernière création de ce dessinateur de réputation internationale, la Callaway C16, aux récents Salon de l'auto de Montréal et de New York. En plus de l'ajout d'un compresseur mécanique à son moteur, la Callaway C16 se distingue par un avant et un arrière redessinés, un capot refait, des ailes plus galbées et des carénages latéraux de bas de caisse et même de lunette arrière.

Toutes ces modifications sont faites ici-même, à Montréal. En effet, c'est aux ateliers East End de la rue Aird que les Callaway arrivent pour y être transformées.

Comment cette voiture exotique s'est-elle retrouvée chez nous? Gilles Lafond, d'East End, raconte qu'il a d'abord peint une petite pièce pour un ami qui a, par la suite, référé l'atelier à Paul Deutschman pour de menus travaux. Le designer y a même fait réparer un petit défaut à sa propre voiture. Satisfait du travail, il a présenté une maquette de son nouveau prototype à Gilles Lafond et lui a demandé s'il pouvait y travailler. Il s'en est ensuivi une succession de transactions qui ont convaincu le constructeur Callaway (établi au Connecticut) à confier sa C16 non seulement aux Ateliers East End mais aussi à d'autres manufacturiers québécois.

En quelques mois, Paul Deutschman a mandaté Les Fibres CNC de Saint-Charles-sur-Richelieu pour fabriquer des pièces de carrosserie de C16 et ce, après en avoir travaillé la conception technique avec Brio Innovation, de Blainville. Pour les capots en matériaux composites, il a fait appel à ACS Composite, de Lachine, ancien fournisseur de SLP (qui modifiait les Camaro en SS et les Firebird en Firehawk). Pour les moules, Paul Deutschman utilise les services de Modelerie GLT, de Plessisville, et de Modelage Simon, de Sherbrooke.

La mécanique est toujours modifiée au Connecticut et l'intérieur vient de Techno Art, en Allemagne. Cependant, la firme Callaway est de plus en plus convaincue de l'expertise de la petite industrie automobile québécoise, et il se pourrait que les intérieurs, peut-être même la mécanique, soient confiés un jour à des ateliers québécois. Callaway compte sur toute une synergie, mais il fait aussi une économie incroyable en transport et en logistique. Et Paul Deutschman peut y superviser les opérations.

Un endroit presque historique

Lorsque les Corvette arrivent aux Ateliers East End, on installe les pièces de leur carrosserie avec grande minutie. La voiture est peinte aux goûts de l'acheteur (c'est Gilles Lafond lui-même qui s'occupe du mélange et de l'application de la peinture) et elle est même polie au papier à poncer à l'eau avant d'être retournée au Connecticut.

Les Ateliers East End s'appelaient autrefois East End Auto Body. Ce nom a été vu plusieurs fois sur les portières des plus populaires voitures de course stock-car de la région montréalaise. Les Chevrolet d'East End Auto Body ont souvent volé la victoire, pilotées par des légendes du stock-car québécois comme le vétéran Paul Hamel. C'était durant les années 60 et 70.

La Callaway C16 peut valoir de 128 000$US à plus de 200 000$US, selon les options choisies. Déjà, une demi-douzaine d'autos ont été produites aux Ateliers East End, et plusieurs autres commandes sont prévues. Des clients québécois sont intéressés.