Les constructeurs automobiles chinois sont discrètement présents au salon de Detroit, avec deux participants, mais ces derniers espèrent bien connaître un avenir aussi radieux que leurs voisins japonais.

Les constructeurs automobiles chinois sont discrètement présents au salon de Detroit, avec deux participants, mais ces derniers espèrent bien connaître un avenir aussi radieux que leurs voisins japonais.

Cette année, Changfeng et ZX Auto ont pris la suite de Geely Automotive. Ce dernier avait été remarqué en 2006 comme le premier représentant de l'Empire du Milieu, mais il n'a pas réédité l'expérience.

ZX Auto présente à partir de mercredi dans un hôtel en marge du salon un 4x4 et un pick-up.

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Changfeng dévoile pour sa part cinq modèles sur un stand du salon: deux 4x4, deux pick-up et un «concept car». De l'avis de plusieurs observateurs, ces véhicules au design un peu désuet n'ont guère de chances de menacer les américains General Motors, Ford et Chrysler même si ChangFeng prévoit de les vendre aux États-Unis d'ici deux ans.

Mais la participation à Detroit de Changfeng et de ZX Auto illustre un changement qui pourrait intensifier la concurrence sur le marché américain dans un avenir proche.

Le gouvernement chinois a récemment tenté de limiter le nombre de constructeurs automobiles nationaux, qui dépasse la centaine, en incitant à une consolidation du secteur afin de développer des acteurs plus solides. Une orientation qui nourrit les rêves d'expansion de groupes comme Changfeng, qui produit quelque 100.000 véhicules par an, soit moins que les ventes annuelles de Prius au États-Unis (107.000), la voiture hybride de Toyota.

ZX Auto ambitionne d'être le premier chinois à vendre ses voitures aux États-Unis, à partir de la mi-2008, selon son importateur Chamco Auto.

Les véhicules devront tout d'abord passer les tests de sécurité des autorités américaines et subir quelques modifications pour être mieux adaptés au marché américain, comme un espace intérieur agrandi pour le gabarit des conducteurs et passagers.

Face au scénario d'une invasion de véhicules chinois aux États-Unis, sur le modèle des produits textiles, Tom Libby, analyste du cabinet JD Power, se veut attentiste: «L'inconnue avec les constructeurs chinois est encore le prix et la qualité. S'ils se placent vraisemblablement sur le bas de la fourchette de prix du marché, ils auront une force d'attrait pour les consommateurs».

«Mais si la qualité est mauvaise, leurs véhicules ne prendront pas, c'est ce qui est arrivé dans le passé au Coréen Hyundai. La qualité était tellement mauvaise, avec en plus des réparations difficiles aux États-Unis, que les consommateurs se sont complètement écartés de cette marque, qui a dû ensuite déployer beaucoup d'efforts pour revenir sur le marché», poursuit-il.

ZX Auto souhaite proposer des 4x4 à 13.000 dollars --soit un peu moins cher qu'une Smart cabriolet--, selon son importateur.

Steve Wilhite, directeur d'exploitation de Hyundai Motor America, reconnaît que son groupe a réalisé «des progrès éclairants sur la qualité» depuis ses efforts des dernières années pour reconquérir le marché américain.

Pour l'heure, les Américains sont partagés sur la question. Selon un sondage du portail Internet AOL publié pendant le salon, les consommateurs envisagent à égalité d'acheter ou de boycotter une voiture chinoise.

Certains industriels américains sont en tout cas intéressés par des partenariats, à l'instar de Chrysler, qui veut construire des modèles compacts avec Chery Automotive.

C'est aussi l'entrepreneur Malcolm Bricklin, qui a lancé un appel d'offres auprès de constructeurs chinois pour lancer aux États-Unis un modèle hybride de luxe.