«Avant, les véhicules récréatifs avaient un retard de quatre ou cinq ans sur la mode, dit-elle. Plus maintenant. Cette année, par exemple, les chaises et les banquettes sont recouvertes de tissu suédé.» Sur les planchers, le linoléum imite le bois franc. Sur les comptoirs des fifth wheel, on dirait du granit. Les électroménagers sont offerts en inox, en noir ou en couleur ivoire. Et les frigos ont deux portes.

«Avant, les véhicules récréatifs avaient un retard de quatre ou cinq ans sur la mode, dit-elle. Plus maintenant. Cette année, par exemple, les chaises et les banquettes sont recouvertes de tissu suédé.» Sur les planchers, le linoléum imite le bois franc. Sur les comptoirs des fifth wheel, on dirait du granit. Les électroménagers sont offerts en inox, en noir ou en couleur ivoire. Et les frigos ont deux portes.

Influence québécoise

Mme Turmel note l'influence des Québécois sur les fabricants américains, qui proposent maintenant des intérieurs plus raffinés. L'extérieur des VR change tous les deux ans, comme celui des autos. Elle voit des gens qui achètent une roulotte dont la couleur est assortie à celle de leur voiture.

«Les gens veulent du confort, résume-t-elle. Ils aiment que les lits soient toujours faits, que les chambres soient fermées.» Et si la table de cuisine se transforme toujours en lit, c'est pour un invité. «Les matelas sont confortables, ajoute-t-elle. Ce ne sont plus les amas de broche d'avant.»

Depuis deux ans, le monde des VR a pris le virage écologique. Les toilettes sont à débit réduit. Et les produits biodégradables ont remplacé le phosphore dans les nettoyants de la toilette.

Le Salon des véhicules récréatifs de Québec se tient au Centre de foires d'ExpoCité jusqu'à demain, 17 h. De la petite roulotte au gros motorisé, des centaines de modèles sont ouverts au public qui constatera les efforts de l'industrie en matière de légèreté des matériaux. Plus un véhicule est léger, moins il consomme de carburant. Quand on sait qu'un million de véhicules récréatifs sillonnent les routes canadiennes, cette caractéristique prend une importance capitale.

Elles semblent bien loin, ces années où le «brun-orangé» et les boiseries foncées constituaient les seules décorations dans les roulottes chichement fenestrées. Déprime assurée, les jours de pluie, devant le jeu de Monopoly.

Les baby-boomers tiennent à leur confort. Et ceux qui ont vendu leur maison pour s'acheter un motorisé veulent rien de moins qu'un petit condo sur roues. Ces derniers forment le quart de la clientèle d'Horizon Lussier, un marchand de Marieville qui a son stand au Salon des véhicules récréatifs de Québec.

Des gens paient parfois jusqu'à 700 000 $ pour un véhicule. On peut en loger du luxe et des gadgets dans un espace compact de 45 pieds de longueur. Selon le directeur des ventes, Philippe Fréchette, les fabricants américains sont maintenant bien au fait des besoins de leurs clients grâce aux forums de discussions sur Internet. Ils ont ainsi écouté les femmes qui demandaient plus de tablettes et de tiroirs dans la cuisine et la salle de bains.

Mais une tablette supplémentaire, c'est une bagatelle, comparativement à un lave-vaisselle, une laveuse et une sécheuse, une baignoire thérapeutique, un garde-robe de cèdre ou un compartiment, sous le véhicule, pour le rangement des vélos, des skis ou du sac de golf.

Certains modèles de VR ont des ordinateurs, équipés bien sûr d'un GPS et d'une caméra de recul. Ils ont souvent le câble, Internet, une antenne parabolique, un cinéma maison et un téléviseur au plasma.

Des armoires en cerisier ou en érable massif, c'est courant. Du corian sur les comptoirs et sur la table de cuisine, c'est normal. De la céramique - sur les murs parce que c'est joli ou sur les planchers parce que c'est facile d'entretien - , des canapés de cuir, des tissus aux couleurs à la mode : il n'y a rien de trop beau pour la classe vacancière.

«Il y a des gens, les full-timers, qui vivent en permanence dans leur motorisé, explique Philippe Fréchette. Ils ont pris une grosse décision en vendant leur maison. Ils ne veulent pas se sentir comme dans un camper

Imitation de grand luxe

Suzie Turmel, directrice des ventes chez Roulottes E. Turmel, à Château-Richer, observe aussi cette envie de confort et de luxe chez les acheteurs de roulottes et de caravanes à sellette, communément appelées fifth wheel. Avec leurs armoires de thermoplastique et leurs boiseries de chêne ou d'acajou, elles imitent «le grand luxe», soutient-elle.