C'est ce qu'on appelle fermer définitivement la porte derrière soi de manière non mémorable. Nip/Tuck - The Sixth and Final Season (19 épisodes en anglais avec sous-titres français ou anglais) a beau avoir pour sous-titre A Disturbing Perfect Drama, c'est sur une note... d'accord, dramatique d'une certaine façon et un peu dérangeante qu'elle se termine - mais pour la perfection, on repassera.

Un naufrage serait mieux adéquat pour décrire le déclin de cette série qui, au départ, était délicieusement irrévérencieuse et qui jouait avec virtuosité de la corde de la superficialité qui vibre en plusieurs d'entre nous (même si certains n'osent l'avouer).

En cet ultime tour de piste, les chirurgiens esthétiques Christian Troy et Sean McNamara, maintenant installés à Los Angeles (on a pensé que c'était une bonne idée pour donner un nouvel élan à la série - ça n'a que temporairement marché), affichent une relation qui ressemble à celle d'un couple usé par le quotidien. Après tout, leur union professionnelle a 20 ans. Ils finiront même par consulter un psy spécialisé en sauvetage de mariages à la dérive.

Avant d'en arriver là, ils auront à négocier avec «leur» fils, l'irritant Matt, qui donne maintenant dans le mime et le vol à main armée; avec la fille de Sean qui suit un régime alimentaire pour le moins particulier; avec la belle-mère de Sean, qui a maintenant un très jeune mari dont elle ne peut possiblement satisfaire tous les besoins; avec une superbe femme qui était un homme qui veut en redevenir un mais changera d'idée une fois l'opération faite; etc.

Bref, on est passé des thèmes provocants aux anecdotes artificiellement tordues et pas très inspirées - parfois portées par des personnages issus des saisons précédentes, ajoutant ainsi un artifice pas nécessaire à des arcs dramatiques déjà bien bouclés auparavant. En guise de touche finale, un discours gnangnan sur la chirurgie esthétique - car là où on assumait de façon un peu baveuse, maintenant, on juge.

En fait, les seuls éléments de la série qui soient restés de qualité égale - et très grande - au cours des six saisons sont les trames sonores (dans chaque épisode, les docs opèrent sur une chanson différente dont les paroles ont un rapport plus ou moins grand avec le cas qui est sur la table) et le visuel utilisé pour la promotion. Encore une fois, donc, le boîtier - provocant et original - est un bonheur pour les yeux.

Mais les meilleurs contenants ne garantissent pas les meilleurs contenus. C'est malheureusement la seule preuve que Nip/Tuck aura faite au bout du compte.