Le réalisateur Sylvain Archambault, visé par des allégations d'inconduite sur les plateaux, renonce finalement à terminer le tournage de Mensonges 4, une télésérie qu'il réalisait depuis 2014.

Dans un communiqué publié dimanche, Sylvain Archambault reconnaissait que «certains témoignages rapportés dans les médias avaient un fondement de vrai», mais il soutenait qu'il n'avait «jamais posé un geste désobligeant à caractère sexuel». Il s'excusait auprès de ceux qui auraient pu «se sentir humiliés» par ses propos ou blessés par ses «gestes déplacés».

Mais il souhaitait aussi vouloir terminer le tournage de la télésérie Mensonges 4 avant de se «retirer pour faire le point». Il semble que le milieu ne lui aura pas laissé cette «seconde chance». Lundi, dans un bref communiqué, Sylvain Archambault annonce qu'«en dépit de son intention», il a «pris la difficile décision, après discussions avec la productrice de la série, de se retirer immédiatement» de Mensonges 4.

M. Archambault explique que «le climat de suspicion qui s'est récemment installé dans le milieu artistique à son égard limiterait sa créativité et l'empêcherait d'offrir le niveau de professionnalisme auquel ses partenaires de plateau sont en droit de s'attendre». Le communiqué précise que «M. Archambault profitera de cette pause pour faire le point, pour revoir ses façons de faire et pour travailler sur de nouveaux projets».

Dans un autre communiqué, la productrice de la télésérie, Sophie Deschênes, de Sovimage, indique que le nom du nouveau réalisateur «sera dévoilé au moment opportun». La productrice refuse d'accorder des entrevues et on ignore si le tournage de la quatrième saison était avancé.

Le drame psychologique policier, qui met en vedette Fanny Mallette et Éric Bruneau, est produit pour la chaîne spécialisée addict TV, de TVA, puis est rediffusé plus tard sur la chaîne principale.

Sylvain Archambault a aussi réalisé les téléséries Les Pays d'en haut et Cheval-Serpent (vue sur Tou.tv Extra), dont la diffusion sur la chaîne principale de Radio-Canada Télé est prévue pour l'hiver prochain. À la suite des allégations de la semaine dernière, Radio-Canada a annoncé que ces émissions seraient diffusées pour ne pas «pénaliser ses auditoires et des dizaines d'artistes et artisans».

Le réalisateur de Piché: entre ciel et terre au cinéma admettait dimanche que pendant toute sa carrière, «il avait fait usage d'un langage ou posé des gestes qui appartiennent à une autre époque».

«Aucun, cependant, ne peut justifier de me qualifier d'agresseur ou de harceleur sexuel», soutenait Sylvain Archambault. «Je reconnais que nous sommes dans une ère nouvelle et que j'aurais dû changer mes façons de faire en conséquence. Toutefois, ces comportements étaient sans malice ni mauvaises intentions.

«Oui, j'ai provoqué! Oui, j'ai forcé des émotions! Oui, j'ai poussé des comédiens et comédiennes à puiser au plus profond d'eux-mêmes. Jamais je n'aurais cru que mes stratégies, utilisées pour le seul et unique bien du projet sur lequel je travaillais, pourraient blesser certaines personnes de mon entourage (comédiens, techniciens, figurants, etc.). Bien que la plupart aient saisi ma bonne intention, je constate avec beaucoup d'amertume que ce ne fut pas le cas de tous et je le regrette.»