«On dirait que vous ne nous entendez pas.» Gérald Fillion ne pouvait pas mieux dire. Après une semaine très difficile, Mélanie Joly s'est enfoncée encore un peu plus, hier à Tout le monde en parle. La ministre du Patrimoine canadien, dont l'entente avec Netflix est décriée de partout, s'est même risquée à donner des leçons de fiscalité à des spécialistes d'économie, qui en ont vu d'autres. Elle n'aurait pas dû.

La ministre du Patrimoine canadien a répété sa cassette et s'est prêtée à une guerre des mots, s'embourbant au point de nier à un moment que Vidéotron soit un câblodistributeur, qui contribue au Fonds des médias. «Je suis désolé», s'est permis de rétorquer poliment Gérald Fillion. L'animateur de RDI économie a rappelé que le consommateur paie des taxes lorsqu'il regarde un documentaire sur ICI Tou.tv ou sur le Club illico. «Mais si je l'achète sur Netflix, vous donnez un congé fiscal à Netflix, et vous créez une concurrence déloyale et une injustice commerciale», a-t-il ajouté. Non, répète sans relâche la ministre. Taxer Netflix, c'est taxer le consommateur.

Encore une fois, Mélanie Joly a été incapable de chiffrer la portion des 500 millions de dollars de Netflix qui serait allouée à la production francophone. Julie Snyder a voulu défendre la ministre, reconnaissant son énergie à défendre les dossiers culturels.

Julie Snyder «en reconstruction»

Arrivée en début d'émission, l'animatrice et productrice s'est dite «en reconstruction». «Ma compagnie a perdu autant de poids que moi», a lancé Julie, qui a mis tous ses biens en garantie, y compris sa personne. «Ce qui m'a été enlevé, je ne vais jamais le retrouver», a-t-elle admis.

Elle ne croit pas que sa présence à Tout le monde en parle en 2016, «l'entrevue d'une vie», ait été le seul déclencheur du retrait de son ex de la vie politique.

«J'ai été surprise parce que je n'ai jamais demandé ou souhaité la démission de Pierre Karl.»

Elle parle de cette entrevue comme décisive pour elle-même. «J'espère qu'on peut tourner la page pour reprendre nos vies en mains. C'est ça que je souhaite», a-t-elle dit à propos de toute cette histoire

«Tu sais que la lave dans un jacuzzi, ça peut te scraper un rapprochement», a prévenu Guy A. au sujet des dangers d'éruption à Bali, où est tournée Occupation double. De nature inquiète, Julie a répondu qu'un plan d'évacuation était prévu et que les candidats étaient tous au courant de la situation. La question délicate des droits d'OD, qu'Éric Salvail aurait cédés pour une bouchée de pain, est revenue. La productrice a rappelé qu'elle a découvert Éric, l'a rémunéré pour trouver ce concept, et qu'il recevra des droits s'il est vendu à l'étranger. «Moi, je suis contente d'avoir aidé Éric dans la vie», a-t-elle ajouté.

«Les bons ajustements» de Claude Julien

Claude Julien, dont la mère de 80 ans est une grande fan de Tout le monde en parle, a déjà promis, avec Marc Bergevin, une meilleure brigade défensive cette saison chez le Canadien. «Étiez-vous un peu guerlots quand vous avez fait cette promesse-là?» a demandé Guy A. L'entraîneur-chef souhaite avoir fait « les bons ajustements » et demande un temps d'adaptation avant d'obtenir des résultats.

Que pense-t-il de l'attitude et de l'entourage d'Alex Galchenyuk? «Quand t'es jeune, tu as des hauts et des bas. Ces jeunes joueurs-là doivent apprendre à devenir réguliers dans leurs efforts», a répondu Julien. Sur Charles Hudon? «Je ne vois aucune raison qu'il ne soit pas de l'équipe cette année, après un bon camp d'entraînement.» Victor Mete, qui n'a que 19 ans? «Au moment où on se parle, je dirais qu'il a de bonnes chances.» Et Jonathan Drouin prendra-t-il le rôle de P.K. Subban auprès du public? «Les gens vont vraiment l'aimer», est-il convaincu.

Photo Karine Dufour, fournie par ICI Radio-Canada

L'animatrice et productrice Julie Snyder

Claude Julien est reconnu pour échanger beaucoup avec ses joueurs. «Ma porte est toujours ouverte.» Il a rappelé ce que Michel Bergeron lui avait dit alors qu'il jouait pour les Nordiques: «J'ai aimé ton camp d'entraînement, tu mérites de rester ici, mais on va t'envoyer dans les mineures.» Ouch.

Claude Julien n'a pas voulu se mouiller au sujet des joueurs qui refusent l'invitation de Donald Trump à la Maison-Blanche. «Faut respecter le choix de chaque individu», a-t-il dit à propos de Tim Thomas, qui avait refusé de rencontrer Barack Obama.

La carte de Dany: «Encore deux ans avec les Canadiens et, coup de théâtre, Claude Julien deviendra le premier entraîneur des nouveaux Nordiques de Québec!»

La «mauvaise idée» de Denis Villeneuve

«C'est vraiment une très mauvaise idée de faire la suite d'un chef-d'oeuvre», s'est dit Denis Villeneuve avant de réaliser Blade Runner 2049, pourtant adoré de tous ceux qui l'ont vu. «Arrogant» et «casse-gueule» sont d'autres mots qu'il colle à ce défi, qu'il a voulu relever malgré tout. Au coeur du projet, Ridley Scott, qui a réalisé le premier opus, l'a pressenti après avoir vu ses précédents films. «C'est une leçon de cinéma, de quelqu'un qui n'a pas perdu son enthousiasme», a-t-il dit, après l'avoir côtoyé.

À l'affiche partout en Amérique du Nord dès le 6 octobre, le film sera d'abord projeté au Festival du nouveau cinéma de Montréal, pour lequel il a une affection toute particulière. «Je n'ai jamais été déçu », a-t-il dit au sujet de ce festival audacieux. Au sujet d'une possible victoire aux Oscars, Villeneuve admet qu'il est compétitif, mais que « ce n'est pas une obsession».

Il est fortement question qu'il réalise Dune, et il a eu des conversations avec Daniel Craig au sujet du prochain James Bond. «Ce serait un fantasme. Ça va dépendre des horaires.» Le projet de Cléopâtre avec Angelina Jolie est, lui, encore embryonnaire. Dommage que Guy A. n'ait pas questionné le cinéaste sur la taxe Netflix.

Bombardier, Jean Coutu et Uber

Dure semaine pour Bombardier, à qui on impose des droits compensatoires de 220 % pour ses appareils exportés aux États-Unis. «Il ne se vendra pas un avion à ce prix-là», affirme Gérald Fillion, qui croit néanmoins que ce pourcentage sera amoindri. «Il faut prouver qu'il y a un préjudice à Boeing.» Bombardier devra-t-elle se trouver d'autres marchés? «Les avions se vendaient déjà à perte. [...] Ça va être du deux pour un», a répondu le comptable et chroniqueur Pierre-Yves McSween. Gérald Fillion a rappelé que les négociations de l'ALENA étaient au centre de ces décisions. «Honnêtement, le Québec n'a pas la capacité de s'opposer à ça. Il n'y aura pas de gain», croit-il.

L'animateur croit que la vente de Jean Coutu à Metro permettrait au moins de garder un fleuron québécois chez nous. Mais ça ne vient pas sans restructurations, anticipe Pierre-Yves McSween. Le duo était moins d'accord au sujet d'Uber. Tous deux dénoncent le fait que l'entreprise menace de quitter le Québec, mais McSween est davantage préoccupé par le trop grand nombre de voitures dans la métropole et par le peu d'efforts mis sur l'optimisation des transports.

Une offre inusitée

Auteur du livre L'équipe Subban, Karl, le père de P.K., s'est fait offrir de l'argent pour faire un enfant à une femme, par son mari! «Ce n'était pas assez», a-t-il blagué. Le silence s'est installé quand l'animateur a abordé la question du châtiment corporel, que Karl Subban infligeait à ses propres enfants, après avoir subi la même médecine dans son enfance en Jamaïque. «La fessée est une stratégie à laquelle je dirais non aujourd'hui», a-t-il dit pour rassurer Julie Snyder, farouchement contre ces pratiques. M. Subban a aussi dit que le sport, un divertissement, n'est pas le meilleur cadre pour protester, comme le font certaines équipes sportives américaines.

Photo Karine Dufour, fournie par ICI Radio-Canada

Claude Julien, entraîneur-chef du Canadien