«C'est de sa faute!» «Ah, parle pas de ça!» «Ben non, c'est pas possible!» On en aurait pris encore. Savoureux de voir ces deux anciens collaborateurs se corriger et se taquiner à travers leur récit d'Expo 67, hier, à Tout le monde en parle.

Quand on y pense, ce que Philippe de Gaspé Beaubien et Yves Jasmin ont accompli est colossal. Respectivement chef de l'exploitation et directeur de l'information, de la publicité et des relations publiques à Expo 67, mes deux étoiles du match n'ont eu que quatre ans pour tout monter; l'équipe avant eux avait démissionné, estimant qu'elle n'aurait jamais assez de temps. «Ils cherchaient un Canadien français un peu fou», a raconté de Gaspé Beaubien. Ils l'avaient trouvé.

Celui-ci a dû insister pour qu'on crée La Ronde, que les dirigeants trouvaient trop coûteuse. Alors qu'il n'avait lui-même visité que le parc Belmont, il a emmené un des grands patrons aux jardins de Tivoli, au Danemark, et a demandé conseil à Walt Disney pour réussir à convaincre les plus sceptiques.

Le duo rappelle avec fierté le succès inespéré de l'aventure: on attendait 200 000 visiteurs par jour, il en est venu 350 000 le premier vendredi et 550 000 le samedi. L'objectif de 30 millions de visites a été largement dépassé, on en a eu 55 millions. Parmi les coups de maître d'Yves Jasmin, une publicité dans le magazine Life, tiré à 9 millions d'exemplaires, invitant les Américains à venir rencontrer l'ennemi, l'URSS. L'Expo a coûté 10 fois plus cher que prévu, mais Jasmin croit que le Québec en est sorti gagnant.

À 88 ans, le grand Gilles Vigneault entretient avec toujours autant d'ardeur sa passion pour les mots, qu'il écrit à la main ou à la machine. Et il la transmet aux jeunes de la relève. Depuis une dizaine d'années, il en a vu plus de 50, des noms comme Safia Nolin, les soeurs Boulay, Fanny Bloom et Alex Nevsky, à qui il enseigne à écrire des vers. «Je dis à tous les jeunes qui nous écoutent: "Exigez l'exigence!"»

Dans le documentaire Le goût d'un pays, de Francis Legault, il échange avec Fred Pellerin et fait un lien métaphorique entre le sirop d'érable et l'identité québécoise. Tous deux propriétaires d'érablières, ils partagent «la même manière de voir le monde à travers leur village». Inutile de vouloir acheter du sirop Vigneault, le grand poète n'en vend pas, il en donne.

Christine Beaulieu ne connaissait à peu près rien d'Hydro-Québec avant de créer J'aime Hydro, son théâtre documentaire. Elle a dû faire sa propre enquête sur la société d'État, rencontrer des spécialistes, des autochtones, jusqu'au ministre Pierre Arcand, et même le président d'Hydro, Éric Martel, ce que n'avait pas réussi Roy Dupuis pour son film sur La Romaine. De 35 minutes à sa création, le spectacle dure maintenant quatre heures et sera repris au festival Juste pour rire.

Photo fournie par ICI Radio-Canada

À 88 ans, le grand Gilles Vigneault entretient avec toujours autant d'ardeur sa passion pour les mots, qu'il écrit à la main ou à la machine.

À propos de ce symbole très fort de notre histoire, la comédienne du film Le mirage voit de nouvelles énergies prendre le dessus sur l'hydroélectricité, de l'énergie solaire aux éoliennes. Que vaudront dans 30 ans nos barrages conçus pour 100 ans? se demande-t-elle. Bonne nouvelle, son personnage d'agente immobilière sera de retour dans la prochaine saison des Pêcheurs.

Le ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, a dû justifier la somme de 1,5 million de dollars accordée au projet «Lab-école» de Ricardo Larrivée, Pierre Thibault et Pierre Lavoie. Il rappelle que ce sont les trois hommes qui sont venus lui faire la proposition et qu'il leur fait confiance pour offrir un milieu plus stimulant aux élèves. Selon le ministre, on n'aurait jamais dû cesser l'éducation sexuelle de même que l'enseignement de l'économie dans nos écoles. Il se dit prêt à ramener cette dernière matière dès l'automne, malgré l'opposition des centrales syndicales. Le ministre promet d'importants travaux pour embellir nos écoles durant le congé scolaire. La carte du fou du roi: «Je vous trouve bien sympathique, mais à la vitesse qu'on change de ministre de l'Éducation au Québec, j'aime autant pas m'attacher.»

Marie-Jeanne Rivard, qu'on a vue durant deux saisons dans Flip de fille à Moi & cie, a maintenant son hôtel-boutique écoresponsable, Boxotel, un concept pour concurrencer Airbnb. L'entrepreneure générale en construction, qui s'est spécialisée dans les «flips» de maisons, veut que ses habitations soient aussi belles que fonctionnelles et pratiques, un mariage pas toujours évident en design moderne. Elle avait étudié en neuropsychiatrie pour comprendre les gens dépressifs autour d'elle, mais l'appel manuel de la rénovation a été plus fort. Elle gère un monde de gars, dont certains préfèrent s'adresser à son chum plutôt qu'à elle.

Ambassadeur du Défi sportif AlterGo, qui rassemble des athlètes ayant un handicap, Hugo Girard n'a pas vécu d'intimidation à l'école, mais se sentait à part en raison de sa corpulence. Déjà, à 12 ans, il voulait devenir l'homme le plus fort du monde, et il y est parvenu. Dans À vos risques et périls à Évasion, il parcourt les villes les plus dangereuses des États-Unis, où son physique impose le respect. À Atlanta, il a rencontré un dénommé Snow, revendeur de drogues qui porte bien son nom et qui a sorti sa marchandise devant la caméra. L'espérance de vie d'un membre de gang de rue là-bas: 23 ans. Pour conclure cette avant-dernière émission de la saison, Hugo Girard a réfuté les dires de l'homme fort Jean-François Caron, qui l'avait accusé sur le même plateau de vouloir l'empêcher de mettre la main sur un nouveau titre canadien.

Photo fournie par ICI Radio-Canada

Christine Beaulieu reprendra son spectacle J'aime Hydro au festival Juste pour rire.