Hiver 2003. Au tournant de l’âge adulte, 14 candidats étaient filmés jour et nuit dans l’ancien manoir Péladeau de Sainte-Adèle. Le Centre Vidéotron n’était pas encore bâti qu’ils apprivoisaient la notoriété à coups de couvertures de magazine, de hurlements de fans, de mobilisations citoyennes pour les « sauver » de l’élimination. À eux seuls, ils symbolisent l’implantation de la téléréalité au Québec. La Presse revient sur cette expérience hors du commun avec quatre ex-académiciens : François Babin, Élyse Robineault, Dave Bourgeois et Martin Rouette.

Ce sera apparemment la première fois, vendredi, que la cohorte 2003 de Star Académie sera entièrement rassemblée. Il y a eu quelques retrouvailles, comme au Banquier en 2013, mais il manquait toujours des joueurs. Et la complicité qui vous lie paraît toujours intacte…

Dave : « La magie va opérer, c’est certain. Quand on s’est vus à la journée de promotion en février dernier [au lancement de la chanson Du rêve à la réalité, écrite par Suzie Villeneuve, marquant l’anniversaire de leur participation à l’émission], on a effacé 20 ans de distance en 30 secondes. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Martin Rouette

Martin : « On est restés longtemps dans l’espace public, contrairement à d’autres moutures qui ont vécu dans la maison, mais qui n’ont pas donné 50 spectacles ensuite… »

En accédant à cet univers, vous ouvriez grand la porte sur votre vie privée. Vos proches et vous figuriez constamment à la une des magazines de Québecor. Trouviez-vous cette médiatisation difficile ?

François : « On est quand même maîtres de nos vies. On choisit de quoi on veut parler. Moi, je ne me suis jamais senti obligé de faire quoi que ce soit. »

  • Dave Bourgeois

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    Dave Bourgeois

  • François Babin

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    François Babin

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Dave : « Ma fille, Ariane, avait alors 4 ans et, à la fin, elle commençait à être tannée des kodaks. Elle était un peu jeune pour comprendre ce qui se passait. Elle a refusé quelques fois de se faire photographier. On disait souvent à la blague qu’Ariane était la 15e académicienne, parce qu’elle se faisait reconnaître autant que nous ! [rires] »

Martin : « Les médias et les journalistes ont toujours eu beaucoup de bienveillance à notre égard. On n’a jamais été détruits complètement. »

Sans être détruits, vous avez quand même dû accepter un certain snobisme de l’industrie de la musique à votre égard. On vous a longtemps considérés avec scepticisme. Était-ce blessant d’être perçus comme les moutons noirs ?

François : « Le frette qu’il y a eu quand on est allés chercher notre premier Félix au gala de l’ADISQ, ostie que j’avais aimé ça ! [rires] » [NDLR : Le premier album de Star Académie a récolté trois statuettes au gala de 2003, dont celles des meilleures ventes et de la chanson populaire de l’année, pour Et c’est pas fini.]

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Élyse Robineault

Élyse : « Moi, je me souviens que j’aimais beaucoup des artistes comme Ariane Moffatt et Daniel Bélanger, et je sentais qu’ils nous regardaient… pas méchamment, mais avec un certain malaise. Mais je pense qu’on a tracé le chemin pour les prochains. Regardez le nombre d’artistes qui sortent aujourd’hui de téléréalités comme Star Académie et La voix ! »

François : « Moi, ce que je retiens, c’est combien on a rendu les gens heureux. On a marqué le Québec ! On est un point important [de la culture populaire] du Québec de 2003. »

Et c’est pas fini, au Centre Bell le 12 janvier et au Centre Vidéotron le 19 janvier

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Leurs projets

François Babin : « J’ai toujours rêvé d’avoir un band, et j’ai présentement en main le plus bel album rock de ma vie avec mon groupe, Atomik Train. Le lendemain du spectacle au Centre Bell, on fera la première partie de Sword et Anonymus au Théâtre Beanfield. Jean-François Bastien nous aide à faire la mise en scène de notre spectacle. »

Élyse Robineault : « J’ai fait plusieurs albums et EP, en solo et en groupe, depuis 20 ans. Je travaille sur des chansons et je vais sortir un nouvel album bientôt. J’ai plein de dates de spectacle avec mon hommage à The Cranberries. Je travaille aussi dans une école de musique. »

Dave Bourgeois : « J’ai participé à La voix en 2018. J’ai sorti un album l’été dernier, Au bar du village, disponible sur les plateformes numériques, et je travaille sur de nouvelles chansons. Sinon, j’ai un salon de tatouage, Tatouage Rockstar, à Repentigny. Le tatouage est mon métier, mais la musique est redevenue ma passion. » [NDLR : Dave s’est lui-même tatoué le logo de Star Académie sur la main gauche, entre le pouce et l’index.]

Martin Rouette : « Je suis essentiellement comédien depuis plusieurs années. J’ai eu une belle année 2023, avec beaucoup de tournages. J’ai joué dans Alertes – où mon personnage est mort – et 5Rang, et je fais beaucoup de doublage et de comédies musicales quand l’occasion se présente. »