«Paul McCartney pensait débarquer en campagne. Il ne connaissait pas Québec», affirme Patrick Martin, directeur de la production du concert de dimanche sur les plaines d'Abraham. Devant le succès de l'événement, il est convaincu que le célèbre chanteur a été surpris et charmé par l'accueil et le service qu'on lui a réservés.

«Tout ce qu'on a fait est ce qu'on avait planifié», assure Patrick Martin. À une différence près: il a fallu ajuster l'organisation à la taille de ce concert gigantesque. Une simple question «d'amplitude», résume M. Martin, particulièrement fier de pouvoir maintenant coller le nom de Paul McCartney à sa feuille de route.

«Il est géré comme un chef d'État», précise le directeur de production. On comprend donc rapidement pourquoi la sécurité autour du rockeur de 66 ans était si imposante. Changements d'horaire fréquents, réservations multiples: les pistes ont été savamment brouillées. À preuve, l'après-midi du spectacle, McCartney aurait demandé sept menus végétariens différents pour l'arrière-scène. Au moment de passer à table, son entourage rapproché et lui ont préféré dîner à l'extérieur, dans un endroit gardé jusqu'ici secret.

Un «président du rock» qui prend garde à ses associations. «On a dû faire attention à la publicité (sur le site et la scène). Sauf pour celle du 400e.» Seul écart, la présence de la somptueuse Lexus hybride LS600H - le fabricant étant un partenaire de la dernière tournée américaine du Britannique - bourgogne. «On en a trouvé une comme il a à Londres. Quand il est débarqué de l'avion, il a dit: «It's my car!»» décrit Patrick Martin.

Puis il y a ce moment dimanche où il a fallu virer du site les repas avec de la viande. «Nos sacs McDo ont vite pris le bord», assure Martin Sirois, le directeur de la sécurité pour le concert. Une sensibilité de la part des hôtes qui a fait une différence, croit M. Sirois. «Ils nous ont donné 12 sur 10», lance en riant le colosse.

Mais peu importe la cote donnée, il semble évident que le gentleman McCartney a apprécié sa visite éclair. À preuve, un ajout sympathique a été fait hier sur le site web du chanteur (www.paulmccartney.com), soit un «Extra Birthday Message».

Après l'invitation personnalisée mise en ligne le 17 juillet, une vidéo en répétition de la pièce Birthday est maintenant diffusée avec un Sir Paul éclaté, perruque comprise! «Paul voulait faire durer la fête un peu plus longtemps», peut-on lire.

Le français de l'ex-Beatle vous a impressionné? Comme nous l'apprenait Manon Roy au Grand Journal de TQS, hier, le chanteur tenait à parler «à la sauce québécoise». C'est donc Viviane Brassard, la directrice de l'école Bouchereau Lingua International, de Québec, et deux de ses employés qui ont fait opérer la magie, notamment avec le désormais célèbre «Bonsoir toute la gang», lancé en ouverture.

Aura

Un vrai coup de vent dans la Capitale, ce Sir Paul McCartney! «Trente secondes après le spectacle, il a quitté», affirme Pierre Marchand, président d'Archambault Musique et producteur pour Sélect TV, producteur du spectacle pour la télé payante. À bord d'un autocar, la vedette et une dizaine de membres de son équipe ont repris la route la nuit même. Une fois à l'aéroport de Québec, il semble que le même jet nolisé à l'aller les attendait pour retourner à Teterboro, près de New York, d'où le groupe était parti samedi.

«Ça m'a frappé hier (dimanche). Quand il se présentait, je regardais l'entourage, les gens qui le croisaient pour la première fois... et (sans doute) la dernière. Il y avait les sourires, l'émerveillement chez eux», raconte M. Marchand, qui a pu côtoyer quelque peu la vedette durant son séjour.

Malgré tout l'amour du public, Paul McCartney doit tout de même se déplacer avec deux gardes du corps, un chef de la sécurité et un responsable pour les sites visités. Avares de commentaires sur son illustre client, Geneviève Parent, coordonnatrice médias au Fairmont Château Frontenac, explique d'ailleurs que des mesures supplémentaires ont dû être prises pour la venue de l'ex-Beatle dans les murs de l'établissement. Devant l'engouement généré, «on a pris l'initiative de renforcer la sécurité.»

Sinon, pas d'extravagances pour Sir Paul, qui aurait été plutôt raisonnable. «Il est comme il est apparu dans son spectacle: quelqu'un de très simple», conclut Mme Parent.