Une vaste portion de la communauté théâtrale montréalaise s'était donné rendez-vous à La Licorne hier matin, lors du dévoilement de la 28e saison du théâtre de la rue Papineau. Pour composer la dernière saison du théâtre avant sa fermeture pour rénovations et agrandissements, le directeur artistique Jean-Denis Leduc a misé sur la création et la jeunesse. «C'est une saison qui témoigne de notre personnalité, avec la couleur d'humanité qui teinte toujours nos productions.»

Une programmation 2008-2009 qui donne un avant-goût de l'avenir du théâtre, mais qui compte aussi plusieurs reprises de spectacles salués par le public et la critique. La saison automnale de La Licorne débute ainsi avec Trains fantômes et Slague, l'histoire d'un mineur, deux textes de l'Ontarien Mansel Robinson (traduits par Jean Marc Dalpé), qui sont passés par les planches de La petite Licorne.

Plus tard, en septembre, Frédéric Dubois signe la mise en scène du Palier, de Réal Beauchamp et Jean-Guy Côté. «Il s'agit de la rencontre entre deux générations: un jeune homme de 20 ans et une femme de 57 ans, qui sont tous les deux face à des choix», a laissé entendre Jean-Denis Leduc.

En octobre, La Licorne présente Après la fin, un texte de Dennis Kelly traduit par Fanny Britt, qui sera joué par le duo dynamique Maxim Gaudette-Sophie Cadieux. Ensuite, Avaler la mer et les poissons, de Sylvie Drapeau et Isabelle Vincent, fera un dernier tour de piste au Rideau Vert, après une tournée pancanadienne.

Comme chaque année, décembre marque le retour des Contes urbains à La Licorne. Pour sa 16e mouture, cette production de la compagnie Urbi et Orbi nous réserve des contes pour adultes signés Josée Bilodeau, Mouffe, Marie-Ève Perron, Yvan Bienvenue et autres.

En janvier, Frédéric Blanchette partagera la scène avec Antoine Bertrand, David Boutin, Daniel Gadouas et Marie-Ève Milot dans Le Pillowman, de Martin McDonagh. «Pour moi, Le Pillowman raconte la beauté dans un monde sordide. C'est un regard sur l'enfance, une vision grotesque du monde et de la vie», a indiqué le metteur en scène, Denis Bernard.

Belle production créée à La Licorne à l'automne 2006, Les points tournants (de Stephen Greenhorn, dans une traduction d'Olivier Choinière) reprendra la scène du théâtre avant de partir en tournée. «La Licorne est la compagnie pour adultes qui tourne le plus au Canada», a rappelé Jean-Denis Leduc.

Autres reprises attendues au printemps 2009: La fête sauvage (très efficace mise en scène de Claude Poissant du premier texte de Mathieu Gosselin) et Les frères Laforêt (pièce sur la filiation, la transmission et la condition masculine, défendue par Dany Michaud, Patrice Dubois et Armand Vaillancourt.)

La saison de La Licorne prendra fin avec J'aurais voulu être un artiste, un effort collectif de sept auteurs (Yves Amyot, Christian Bégin, Simon Boulerice, Jean Marc Dalpé, Nico Gagnon, Maia Loïnaz et Stéphane E. Roy) qui traite de la face cachée du showbiz.

La petite Licorne

Du côté de La petite Licorne, trois reprises remontent sur les planches. À la fin octobre, on verra La fièvre de Wallace Shawn (solo de Philippe Ducros, acclamé la saison dernière au Prospero.) En novembre, on retrouvera Les Boxeuses (de Catherine De Léan et Véronique Pascal.) D'ici là, la saison s'amorce à la fin août avec Qu'est-ce qui reste de Marie-Stella? (texte et mise en scène de Simon Boulerice, qui traite de la sexualité précoce des ados.) La seconde portion de la saison de La petite Licorne sera composée de Scotstown (texte et mise en scène de Fabien Cloutier), Les guerriers Facebook (de Ian-Thierry Murchison et Mathieu Quesnel), Stand-Up Tragique 2 (une production des Foutoukours) et Le Nid (écrit, mis en scène et interprété par Félix Beaulieu-Duchesneau et Sandrine Cloutier.)