Alors, ce 7e festival Pop Montréal? «Plein la tête, plein les oreilles», résume avec justesse Guillaume Decouflet, de l'équipe de programmation de l'événement qui s'est terminé dimanche soir, après cinq étourdissantes soirées et quelque 400 concerts.

«Au bureau, on a tous le sentiment d'avoir vécu notre meilleur festival», ajoute Decouflet, qui parle avec délectation de la performance des artistes de Baltimore à la salle Eastern Bloc et de la soirée passée avec la Jamaïcaine Sister Nancy, au Lambi. «C'est tout ce qu'on souhaite: de bonnes vibrations, une performance qui créé un lien unique entre les performeurs et le public. C'est une forme de magie, ça...»

Après ça, les chiffres paraissent quelconques, vous vous en doutez bien. Ceux de cette septième année sont pourtant éloquents: environ 35 000 spectateurs, 5000 de plus que l'année dernière. Certes, il y avait quelques concerts à l'affiche de plus que l'an dernier, «mais on constate surtout que nos salles étaient mieux remplies cette année», confirme Decouflet.

Pop Montréal est un jeune festival en bonne santé et en croissance. Une croissance qui ne cherche pas forcément à établir de nouveaux records d'assistance, modère le programmateur. «On tient plutôt à maintenir la même qualité, tout en continuant de faire rayonner la scène musicale indépendante de la ville à l'international».

Cette année, en plus des 200 journalistes accrédités, une cinquantaine de tourneurs, directeurs de labels et de festivals de l'extérieur du pays se sont retrouvés à Montréal pour prendre part à l'événement. «Reste maintenant à trouver comment rejoindre plus de francophones», dit Guillaume Decouflet.

Les festivaliers francophones étaient pourtant nombreux sur notre chemin, entre la performance mémorable de Burt Bacharach à l'église Saint-Jean-Baptiste, celle - on ne peut plus attendue - de Nick Cave et ses terribles Bad Seeds, des jeunes énervés de The Dodos à la Sala Rossa ou du papi Jean-Jacques Perrey au Cabaret, autant de beaux moments passés dans les rues de la ville où, devant les salles réquisitionnées par Pop Montréal, les trottoirs bondés grouillaient de mélomanes.