La Société des transports de Montréal refuse que l'affiche du premier spectacle des Grands Ballets soit placardée dans le réseau du métro. La raison? Elle peut inciter à la violence.

Depuis environ huit ans, les usagers du métro voient fréquemment des publicités des Grands Ballets Canadiens de Montréal et jamais une de leur affiche n'a été censurée. C'est avec étonnement que le nouveau directeur artistique, Ivan Cavallari, a appris que ce serait le cas pour l'affiche de leur premier spectacle Stabat Mater et la 7e Symphonie de Beethoven d'Edward Clug et Uwe Scholz, qui représente une femme portant des marques de sang et un clou qui transperce son pied.

«Nous avons décidé de faire la publicité de ce premier spectacle autour de la musique, donc pour l'affiche, j'ai décidé de souligner l'aspect spirituel de la 7e Symphonie. C'est une musique sublime, qui élève l'âme, à la limite qui peut faire pleurer. La photo représente la douleur, mais c'est une douleur générique. Ça veut dire que tout le monde peut l'entendre comme il le veut: on a perdu un chat, un parent ou un enfant et, en entendant cette musique, nous pensons à ça», explique Cavallari, qui n'a jamais pensé que la photographie pourrait choquer quelqu'un ou une institution.

D'ailleurs, les Grands Ballets affirment que depuis le dévoilement du visuel de la saison 2017-2018, en février dernier, ils n'ont «jamais reçu de commentaire négatif de la part du public», affirme Sheila Skaien, chef des relations publiques.

Du côté de la STM, le message est clair: l'affichage doit respecter les normes canadiennes de publicité, ce qui n'était pas le cas de cette publicité. «Dans le cas présent, il a été établi que l'affiche pouvait inciter à la violence. Il faut comprendre que la STM déplace un large public varié et nous sommes sensibles à cette réalité», mentionne Amélie Régis aux affaires publiques de la STM.

Pour les futurs spectacles, les Grands Ballets continueront quand même à s'afficher dans le réseau du métro. «Nous respectons la position de la STM et continuerons à collaborer avec elle. Loin de nous, l'intention de bouder ce partenaire. Nous voulions nous positionner quant à l'interprétation de l'image, l'expliquer et comprendre réellement pourquoi elle a choqué l'institution», ajoute Sheila Skaien.