Margie Gillis est de retour à Montréal avec The Light Between, nouvelle création présentée à partir de mardi à la Cinquième Salle de la Place des Arts, fruit de sa collaboration chorégraphique avec ses complices Holly Bright, Paola Styron et Marc Daigle.

L'idée de The Light Between a germé dans l'esprit de Margie Gillis il y a déjà 25 ans lorsqu'elle a rencontré l'artiste-peintre originaire de Winnipeg Randal Newman, scénographe de cette nouvelle création.

«Il m'avait vue danser dans Nocturne de Martha Clarke. Il avait réalisé une peinture à partir de ma performance, et il me l'avait offerte. C'était à couper le souffle! Je suis ensuite allée dans son studio; les murs étaient recouverts d'énormes peintures, de bras et de jambes, qui me parlaient tellement! Ils étaient humains, mais semblaient venir d'une autre dimension», explique la chorégraphe et danseuse âgée de 60 ans.

À la demande de Margie Gillis, Randal Newman a ainsi créé une installation composée de visages et de bras peints sur des toiles, flottant au gré des mouvements des danseurs. Un véritable dialogue entre les interprètes et ce qui se trouve dans l'au-delà.

«J'avais un canevas de ce que je voulais et des images qui revenaient souvent dans mes rêves. La pièce est luxuriante, et traite de ce qui se trouve entre les mondes visibles et invisibles. Lors du 11-Septembre, Paola était à New York et n'avait aucune idée de ce qui se passait. Mais elle a eu cette sensation de chute et que quelque chose de terrible arrivait. Durant le tsunami, Paola, Marc et moi avons eu ces visions où nous aidions des gens en train de se noyer. Alors je voulais aborder ces moments de connexion et de transition, cet espace lumineux au cours duquel nous sommes tous interconnectés», précise Margie Gillis.

Alors que Marc Daigle évolue à travers l'énergie de la nature, Paola Styron se retrouve dans celle de l'humain, et Margie Gillis danse au coeur de la spiritualité et de l'âme.

«Mon personnage est proche de la tradition soufie. Quand je mange une pomme, quand mes doigts touchent une assiette, on sent cette sensualité, ce cadeau d'être en vie et d'avoir la vie comme amant. Je me retrouve face à cette luminosité et cette clarté, mais après être passée par l'obscurité», dit-elle.

The Light Between plonge le spectateur pendant près d'une heure dans le monde du rêve grâce aux trois interprètes de cette oeuvre modulaire structurée par des solos, des duos et des trios, sur fond de bras qui viennent à la fois de ce monde et de l'au-delà.

Pierre Lavoie, avec qui Margie Gillis travaille depuis maintenant 30 ans, assure l'éclairage de la pièce. Larsen Lupin a créé la trame sonore, constituée à la fois de murmures venant d'une autre dimension et d'une déconstruction de deux oeuvres de Chopin et de Scriabine.

> The Light Between, du 26 au 30 mars à la Cinquième Salle de la Place des Arts.