Chaudement applaudi en janvier dernier avec Personae, une série de solos sur des airs de Vivaldi, Verdi et Rachmaninov, José Navas est de retour au Théâtre Maisonneuve ce soir et demain avec Diptych, sa toute dernière création pour 10 danseurs sur une musique de Jean-Sébastien Bach.

Le chorégraphe d'origine vénézuélienne poursuit son dialogue entre musique classique et danse avec cette pièce créée en Belgique. Il offrira également au public de la Place des Arts une première partie inédite: Prélude à Diptych, un solo qu'il interprétera sur une composition d'Alexander MacSween, qui a signé la trame sonore d'Anatomies et de Portable Dances, deux de ses précédentes créations.

«C'est très important, pour moi et ma compagnie, d'être au Théâtre Maisonneuve. Ce prélude est un petit cadeau uniquement pour le public montréalais. Dans cette courte pièce de huit minutes, je m'adresse directement au public. J'explique pourquoi j'ai fait Diptych, mais aussi pourquoi j'ai envie de revenir à la danse dans sa forme plus classique. La trame sonore est ainsi une entrevue que j'ai enregistrée avec Alexander MacSween et à laquelle il a ajouté un certain traitement sonore», explique José Navas, qui cultivait l'idée de travailler sur du Bach depuis de nombreuses années.

Une expérience qu'il avait effleurée avec un solo intégré dans le spectacle Miniatures en 2008.

«La musique de Bach est un délicieux défi pour le chorégraphe que je suis. Je suis resté fasciné par cette idée et je voulais créer une pièce de groupe. On a présenté Diptych en Europe avec huit danseurs, mais à Montréal, on a une version avec dix danseurs», précise le chorégraphe.

José Navas a chorégraphié Diptych dans le silence, comme pour mieux s'imprégner de la musique de Bach qu'il a fait jouer en boucle afin de la mémoriser.

«C'est la façon la plus honnête de procéder pour saisir la musicalité du mouvement. Ça m'a permis de mieux ressentir la cadence, la texture et la qualité de la musique de Bach», dit Navas.

Comme le titre de la pièce le laisse entendre, Diptych est composée en deux temps, entre l'univers du piano et celui du violoncelle.

«Le piano est plus organisé et structuré. On retrouve donc plus de mouvements de groupe, des duos et un seul solo. Puis, dans la seconde partie, le violoncelle prédomine et on entre dans quelque chose de plus humain, avec des mouvements plus organiques. J'y ai introduit une portion d'improvisation. Mon travail de groupe est toujours chorégraphié, mais cette fois, j'ai laissé dans la structure des espaces où les danseurs donnent libre cours à leur créativité», explique José Navas.

Le chorégraphe et danseur prépare actuellement sa version solo du Sacre duprintemps, qu'il présentera en mai à Bruges avec l'Orchestre philharmonique de Bruxelles, puis à Tapeï. Il sera également de retour à Montréal à L'Agora de la danse en février avec Miniatures.

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Diptych, de José Navas/Compagnie Flak, ce soir et demain au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts.