De Marie Chouinard à José Navas, en passant par les Grands Ballets, la danse québécoise est à l'honneur au Festival international de danse contemporaine de la Biennale de Venise. Jusqu'au 12 juin, huit spectacles permettront au public italien, mais aussi aux programmateurs internationaux, de saluer la singularité de notre création chorégraphique, qui est aussi un important produit d'exportation.

La Biennale de Venise, c'est les arts visuels? Faux. Depuis longtemps, le prestigieux événement vénitien fait alterner la présentation des disciplines artistiques, soit aussi l'architecture, le cinéma, la musique, le théâtre et la danse. En 1998, la Biennale danse, qui faisait partie de la Biennale musique, est devenue autonome, et c'est en 2003 qu'est apparu le terme de «Festival international de danse contemporaine de la Biennale de Venise», organisé en collaboration avec Fondazione Teatro La Fenice.

 

Dirigé depuis 2005 par le danseur et chorégraphe afro-brésilien Ismaël Ivo, le Festival a choisi Capturing Émotions/Capturer les émotions comme thème de cette septième présentation, qui met tout particulièrement l'accent sur la danse québécoise. «Nous présentons cette année un portrait de la danse contemporaine qui est née et s'est épanouie au Québec à travers un groupe de chorégraphes et interprètes remarquables qui, par leur incroyable créativité et leur recherche approfondie, transforment et enrichissent l'histoire de la danse dans une perspective globale», souligne Ismaël Ivo.

Parmi la délégation québécoise, Marie Chouinard présentera son solo Gloires du matin, ainsi que sa nouvelle pièce * créée à Vancouver et présentée cette fois en première européenne. Habituée de la Biennale, elle dit: «C'est toujours une joie immense de faire une première européenne à Venise. Les programmateurs viennent nous voir et depuis le temps qu'on y va, on se sent vraiment chez nous.»

Daniel Léveillé est aussi connu du public italien, mais cette fois, sa compagnie présentera la trilogie complète Amour, acide et noix, La pudeur des icebergs et Le crépuscule des océans, en première italienne. Première italienne également pour Miniatiures, de José Navas, qui était déjà passé par la Biennale danse en 2002.

Quant aux Grands Ballets canadiens, leur présence à la Biennale constitue une expérience inégalable. La compagnie présentera un programme triple, éclectique et représentatif, Le sacre du printemps de Stijn Celis, et Bella Figura et Six Dances de Jírí Kylián.

«Nous sommes la première compagnie de ballet du Canada à se produire à la Biennale, dit le directeur général Alain Dancyger, c'est donc une double consécration et une reconnaissance pour nous. Nous avons par ailleurs fait plusieurs tournées en Italie où le public nous chérit, il y a symbiose de personnalités, de passion pour la danse et d'envie de nouveauté.»

Soulignons enfin la présence de Crystal Pite et Wen Wei Wang, Vancouverois qui se sont d'abord fait connaître à Montréal.

Le ministère de la Culture du Québec et la délégation du Québec en Italie ont efficacement travaillé pour rendre possible cet événement, facilitant leur déplacement et organisant des tables rondes sur place. Ce n'est donc pas la première fois que des chorégraphes québécois se trouvent parmi les invités internationaux qui, pour la plupart, donnent des classes de maître durant leur séjour à Venise, où afflue pour l'occasion un public de partout dans le monde. Venise est toujours un rendez-vous et la Biennale de Venise constitue un tremplin professionnel prisé.

Tous les détails sur www.labiennale.org/it/danza/festival/