Il y a des soirées comme ça. La tempête faisait rage. À l'extérieur comme à l'intérieur le 14 mars dernier.

Dire que les artistes y sont insensibles serait insensible justement. Déjà que la poète Sylvia Plath est troublante. Sa vie l'a été, son écriture aussi. 

Jouer cette grande artiste du siècle dernier demande de l'intensité et de la subtilité de tous les instants. Les artisanes de cette pièce n'en manquent pas, mais ne réussissent pas à le faire pendant toute l'heure que doit durer la représentation.  

D'abord, la jeune metteure en scène Solène Paré a eu l'excellente idée de mettre dans la bouche et le corps de deux actrices ce texte souvent présenté en solo. Sa lecture y gagne en profondeur et en théâtralité.

La stratégie permet également de personnifier les autres personnages du seul roman de Sylvia Plath. Elle fait en sorte aussi de différencier des aspects différents de l'alter ego de Plath dans le roman, Esther Greenwood.   

Son histoire est tristement belle. Cette jeune provinciale de Nouvelle-Angleterre débarque dans la grande ville de New York. Miss Greenwood a du talent une intelligence vive, mais elle ira de désillusions en désillusions à propos de la littérature, de l'amitié et de l'amour. 

Les deux actrices, Marie-Pier Labrecque et Marie-Josée Samson, font montre de leur talent, mais mardi soir de tempête, elles souffraient d'une concentration déficiente. Ceci dit, leurs bafouillements peuvent aussi avoir été causés par une direction manquant d'expérience. 

Il y a des soirs de tempête comme ça.

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La cloche de verre est présentée au Prospero jusqu'au 1er avril.