S'il est une chose réussie dans cette adaptation de la pièce de Carmen Aguirre The Refugee Hotel, c'est celle de la démonstration du talent des artistes issus de la diversité montréalaise. Un peu comme l'avait fait Annabel Soutar avec son Fredy au printemps dernier.

La pièce raconte l'arrivée de réfugiés chiliens dans les années 70 à Montréal. En plein hiver, des gens en plein choc, faisant face à plein de préjugés.

La metteure en scène Paulina Abarca-Cantin sait tirer le maximum de ses 11 interprètes, dont les excellents Braulio Elicer, Charles Bender, Shanti Gonzales, Gilda Monreal et Sally Singal.

Drame ou comédie?

La production sait émouvoir et faire rire le spectateur dans le genre particulièrement difficile de la comédie dramatique, même si certaines scènes manquent la cible - celle de tentatives de suicide simultanées notamment - en raison, justement, d'un chevauchement mal assumé de la comédie et du drame.

Également, la configuration longiligne de la salle oblige le spectateur à se tordre littéralement le cou pour assister à certaines scènes situées aux deux extrémités. La chose nuit de plus à une scénographie, somme toute, originale.

N'empêche, avec des moyens limités, Paulina Abarca-Cantin et sa troupe réussissent avec brio le défi artistique de la diversité au théâtre montréalais. Qualité 100 % Québec.

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The Refugee Hotel. Texte de Carmen Aguirre. Mise en scène de Paulina Abarca-Cantin. Produite par le Teesri Duniya Theatre. Présentée au Centre Segal en anglais avec surtitres espagnols jusqu'au 13 novembre.