L'été se poursuit chez Duceppe jusqu'à la mi-octobre. En cas de pluie, aucun remboursement, c'est en effet du bon théâtre d'été. Un brin collant et peu nutritif, cependant.

Dans un parc d'attractions nommé Le Royaume du Super Fun, dont le logo rappelle celui de La Ronde, le king de la place (Raymond Bouchard) compte bientôt prendre sa retraite. Comme sa fille s'intéresse peu aux affaires, les autres employés jouent des coudes et des biceps pour devenir calife à la place du calife.

Un Richard III des pauvres, dit le bossu, viendra mêler les cartes et remporter la mise, provoquant la mort d'un ex-employé qu'il avait lui-même fait mettre à la porte.

Mais l'intrigue importe peu ici finalement. Les gags se succèdent à un rythme très soutenu. Humour gras et gros, parfois noir, rarement fin. Sans véritable message. 

Simon Boudreault réussit mieux du côté de la mise en scène avec quelques trouvailles visuelles si drôles qu'elles se passent de texte: les scènes des montagnes russes et de la piscine à vagues, entre autres.

Faisant penser aux belles années de La boîte à surprise de Radio-Canada, les costumes et les décors sont des plus colorés, tout comme l'interprétation hypercaricaturale de tout un chacun. Mention d'honneur au jeune Lucien Bergeron qui interprète le bossu.

La nouvelle pièce de Simon Boudreault est donc une comédie sans prétention, malgré ce qu'on nous annonce - références à House of Cards, Druon et Shakespeare notamment -, et vite oubliée une fois passées les portes du théâtre Jean-Duceppe. Bref, nous sommes très loin du commentaire cinglant, souvent brillant, d'As Is (Tel quel). 

Du théâtre d'été l'automne, pourquoi pas? Mais tout le monde a faim à la rentrée et le fast-food nourrit bien mal son homme. Même au Royaume du Super Fun.

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En cas de pluie, aucun remboursement. Texte et mise en scène de Simon Boudreault. Chez Duceppe jusqu'au 15 octobre.