Le magicien Vincent C a sorti de son esprit anticonformiste un premier spectacle solo plutôt original et sympathique qui a fait mouche, ce mardi soir, au Théâtre St-Denis, lors de sa première médiatique. Son show démystifie la magie avec humour et décontraction.

On le connaissait comme le bum de la magie au Québec. Mais Vincent C a mûri ces dernières années. Il s'est assagi... un peu. Au moins dans le langage, moins épicé qu'auparavant. Et il a toujours ce côté attachant du mauvais garçon que n'ont pas les magiciens conventionnels, le plus souvent engoncés dans leur souci de passer pour des êtres aux pouvoirs surnaturels. 

La fausse représentation n'est pas le style de la maison Vincent C. Il préfère de loin le contre-pied et s'en sort plutôt bien dans le rôle de l'artiste qui veut désacraliser le spectacle de magie. Avec le risque d'ennuyer le public, mais comme il a travaillé son texte pour émailler ses numéros de savoureux calembours et d'un sens de l'improvisation bien aiguisé, la performance plaît au public bon enfant, qui ne demande qu'à se divertir. 

La scène de ses expérimentations rocambolesques ressemble à un fond de garage. Au tout début, on a à peine le temps de se familiariser avec le bric-à-brac qui l'entoure qu'il fait apparaître son assistante et amoureuse, Caroline, dans une caisse de verre enfumée ! Il donne ensuite le ton de la soirée en montrant carrément comment il parvient à avaler un sabre ou un ballon gonflable. Puis, il présente son fameux numéro dans lequel une colombe disparaît tout en laissant des plumes sur le sol...

Le numéro du cerceau accompagné d'un strip-tease en bonne et due forme était humoristique et bien fait. Celui avec des pièces de monnaie, également. Tout comme la séance de vaudou avec une spectatrice qui ressent toutes les douleurs que le magicien inflige à une poupée de chiffon. 

Le jeu du bonhomme pendu qu'il organise avec des spectateurs est drôle (surtout quand La Presse s'y trouve mêlée par hasard !), mais on se doute vite qu'il y a anguille sous roche. Mais là, il ne dévoilera pas le truc...

Après l'entracte, Vincent C a joué à «t'es pas game» avec un spectateur, avec des défis toujours plus...flyés. On ne vous donnera pas le punch, mais le jeune Yannick n'a pas eu peur et a été pas mal «game». Tout comme Philippe, un autre spectateur qui a eu le bonheur de vivre le fameux numéro du bazooka qui a fait la renommée de Vincent C.

Le magicien charmeur finit son spectacle en expliquant et en illustrant le véritable objectif de sa discipline. Faire disparaître nos soucis avec un bon moment de détente et quelques doutes bienvenus. Il y parvient avec brio.

Magicien pour adultes, de Vincent C

Le 14 novembre à Brossard

Le 26 novembre à Laval

Le 15 mars à Québec