Daniel Lemire présentait hier soir à la salle Pierre-Mercure la première montréalaise de son dixième spectacle solo, 100% Lemire. Un spectacle où l'on retrouve ses blagues inoffensives, son humour de jeux de mots et l'interprétation de ses personnages favoris que sont Ronnie et Oncle Georges.

Le spectacle débute en l'absence de l'artiste avec la projection de plusieurs blagues sur des écrans, des blagues qui donnent le ton de la soirée. Comme un immense hamburger de six étages avec comme slogan: «Le McBarrette. Peut contenir des produits comestibles» ou encore le sigle du Parti québécois avec comme commentaire «Parti Quebecor, Vive le Québec libre...de syndicats».

L'humoriste poursuit dans la même veine avec des anecdotes de sa vie personnelle, notamment sur sa plus jeune, Noémie, qu'il endort facilement en lui parlant de REER. On retrouve cet humour auquel Daniel Lemire nous a habitués, un style souvent pince-sans-rire avec des blagues appuyées par des images diffusées sur les trois écrans.

«L'hiver a été tellement dur cette année que les Québécois qui partaient dans le sud applaudissaient au décollage», lance-t-il, avant de parler - c'était attendu - de l'affaire Joël Legendre. Il a choisi de le faire sans en mettre plus qu'il ne fallait. «C'est rare que tu vas uriner le pantalon en bas des chevilles, a-t-il dit. Il a été chanceux, il aurait pu tomber sur le matricule 728!»

Dans sa partie politique, il a lancé quelques piques, pas toujours très raffinées. «Jean-François Lisée est tellement cultivé que quand il a un gaz, ça fait Proust». «Barrette ressemble à Rob Ford à jeun» et Justin Trudeau, «j'espère qu'il a les pieds propres, car il se les met souvent dans la bouche».

La reine d'Angleterre est aussi passée dans le tordeur: «elle a des problèmes d'intestin, c'est normal ça fait quand même 60 ans qu'elle est sur le trône.»

Le passage sur le vieillissement avec un Hell's Angels qui prend le contrôle d'une maison de retraite n'était pas très bon et l'émission de cuisine Manger pour manger dans laquelle il propose un smoothie était tellement ridicule que c'en était drôle.

Les problèmes de circulation automobile étaient un segment bien écrit et très applaudi.

Puis, le personnage Yvon Travaillé, du parti Gros bon sens, est arrivé sur scène, annonçant qu'il était «contre le filet de porc islamique, pardon contre le port du filet islamique». Ce numéro lui permet de parler des changements climatiques, de l'industrie pétrolière et les inégalités sociales avec quelques tirades savoureuses.

Il incarne ensuite son fameux personnage Ronnie qui se retrouve à la pharmacie, car il veut du pot «pour se monter une trousse de premiers joints». Son médecin est le Dr Bolduc, «un bourreau de travail» qui lui en prescrit une demi-livre. 

Puis, Oncle Georges, évidemment très attendu, arrive sur scène. Il est devenu coach de vie pour aider les gens dans le besoin. Mais il dit des choses pas très fines, ce qui a bien fait rire l'assistance qui lui a réservé une belle ovation finale.

On ne peut pas dire que La Presse a été vraiment emballée par ce dixième solo de Daniel Lemire qui manquait un peu de punch et n'apportait pas grand-chose de nouveau par rapport aux spectacles précédents. Il demeure que l'on rit très souvent de bon coeur, comme si l'on ne pouvait se retenir de s'esclaffer devant cet humour bon enfant. Du pur Lemire véritable.

100% Lemire, avec Daniel Lemire

À la salle Pierre-Mercure

Jusqu'au 14 mars 

Supplémentaires le 6 mai et les 13 et 14 novembre au Théâtre Maisonneuve