Tel un danseur du 281, uniforme de pompier sur le dos et extincteur à la main, Philippe Laprise a fait une entrée remarquée sur la scène du Théâtre Maisonneuve sur la musique de I'm Too Sexy de Right Said Fred hier soir.

Avec ses 40 livres en moins et son air assuré, on aurait pu croire que l'humoriste avait changé. Mais il ne faudra que quelques secondes pour retrouver le bon vieux Philippe Laprise, celui qui sème des «esprit» et des «bâtard» à tout bout de champ et brise la chaise sur laquelle il tente d'être sexy. L'humoriste de 38 ans est bien de retour, plus décomplexé que jamais, avec ses tranches de vie familiale.

«Vous l'aurez compris, c'est ironique», lance-t-il d'emblée au public à propos du titre de son spectacle, Plus sexy que jamais, suite logique de Je peux mourir demain, son spectacle solo présenté en 2010.

Des numéros qui s'étirent

Philippe Laprise débute en abordant sa perte de poids, pointant ses «seins en bananes», héritage de son passé de «gros» qu'il a laissé derrière lui après avoir commencé à courir et à faire du vélo de groupe. «J'ai décidé de faire un régime. En fait, quelqu'un dans mon couple a décidé ça!», s'amuse-t-il avant de raconter son éternel combat pour éviter de se laisser tenter par la malbouffe. Un premier tableau divertissant, mais peu surprenant.

Passé maître dans l'art de faire le récit des activités organisées par sa blonde depuis ses premiers pas en humour, Philippe Laprise ne faillit pas à la tradition et se lance dans un long monologue sur le camping: du moment où sa conjointe lui implante insidieusement cette idée dans la tête à l'achat de la tente familiale en passant par une désastreuse randonnée pédestre et ses envies nocturnes d'uriner, rien ne nous est épargné! Un numéro qui aurait mérité d'être écourté malgré quelques bons flashs, de savoureuses imitations et un talent indéniable de conteur.

Même chose pour son anecdote sur sa vasectomie offerte par sa blonde à Noël. Si la prémisse nous fait sourire, la description de l'examen médical dans le cabinet du médecin se révèle peu audacieuse.

Touchant témoignage

Philippe Laprise ne parvient à briller réellement qu'en fin de parcours, alors qu'il livre un récit aussi touchant que drôle sur son trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH). «Le H était une option, et moi, j'ai pris l'option!», lance-t-il avant de se confier sur l'expérience qui l'a mené à ce diagnostic, alors qu'il consultait pour son fils.

Une performance qui se distingue tant par le texte que par l'interprétation: on retrouve enfin la fraîcheur qu'on cherchait depuis le début de la soirée, alors que Philippe Laprise raconte comment la voix «du gars dans sa tête» (son TDAH) lui fait vivre toutes sortes d'aventures aussi folles les unes que les autres.

Saluons l'autodérision de l'humoriste, surtout en seconde partie de soirée, même si on aurait aimé retrouver plus souvent sa légendaire énergie qui n'apparaît vraiment que lorsqu'il se permet de sortir de son texte.

Au final, l'humoriste excelle plus dans l'analyse psychologique que dans la simple description de tranches de vie familiale. Espérons qu'il continuera à écouter la petite voix dans sa tête qui le pousse à vivre à 100 milles à l'heure pour ensuite partager avec son public ses gaffes les plus savoureuses.