C'est le retour des Coups de coeur de la TOHU. Une sélection de numéros de cirque qui se distinguent par leur originalité et leur virtuosité, que l'on a vu dans des productions récentes pour la plupart. Une soirée animée par Sébastien Soldevila - des 7 doigts de la main. Parmi les 10 numéros présentés, voici nos trois coups de coeur.

Mizuki Shinagawa (tissu)

Cette jeune artiste de cirque japonaise terminera ce printemps sa formation à l'École nationale de cirque de Montréal. Son numéro de tissu, que l'on verra dans le spectacle de fin d'année de l'École, est époustouflant. Vive et agile, Mizuki exécute ses figures à une vitesse rarement observée. Voilà une discipline (dangereuse) où on a parfois l'impression que les artistes s'empêtrent dans le fichu tissu. Pas ici. Audacieuse, rapide et sûre d'elle, Mizuki multiplie les acrobaties avec une grâce et une témérité absolues.

Julius et César (main à main)

On a découvert ce numéro le printemps dernier dans le spectacle des finissants de l'École nationale de cirque de Montréal (2017). Julius et César, originaires de l'Allemagne et de la France, forment un duo tout en contraste. Julius est le costaud porteur germanique. César, le voltigeur français naïf et impertinent. Leurs numéros sont parfaitement exécutés, sans un tremblement. En plus, leur humour clownesque est irrésistible. On nous dit qu'ils viennent de se joindre à Éloize. Une bien bonne nouvelle pour nous.

Matthew Richardson (roue Cyr)

Pour l'originalité de ce numéro à la roue Cyr - qui est aussi utilisée comme cerceau aérien -, Matthew Richardson mérite une mention. L'artiste de cirque américain, qui aborde le sujet de la mort prématurée de son père (grâce à des bandes sonores), a coiffé sa roue d'un filet qui lui donne des airs de capteur de rêves. Au-delà de la prouesse (oui, on en a vu d'autres et de plus épatants), il y a dans ce numéro une véritable démarche artistique empreinte d'émotion. N'est-ce pas exactement ce que le cirque cherche à faire?

Le verdict

Même si le thème futuriste de ces Coups de coeur est un peu tombé à plat, ce troisième spectacle-vitrine est une excellente initiative de la TOHU, qui a repris de jolie manière la formule des grands festivals de cirque. Une belle façon de braquer ses projecteurs sur des numéros qui méritent d'être ressortis de leur contexte. On regrettera peut-être certains numéros vus et revus dans divers spectacles depuis cinq ans (notamment à la roue croisée ou au cerceau aérien), mais au bout du compte, il faut saluer la qualité des performances.

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À la TOHU jusqu'au 4 mars.

Photo Benoit Z Leroux, fournie par la TOHU

Matthew Richardson