Plus d'un an après la création de Cirkopolis en Finlande, le Cirque Éloize passe enfin par Montréal. Le spectacle chorégraphié par Dave St-Pierre a déjà été présenté une centaine de fois en Europe, au Mexique et aux États-Unis, d'où la troupe formée d'une douzaine d'artistes nous arrive.

Dire que la neuvième création du Cirque Éloize est attendue est un euphémisme. On vous en parle depuis un an et demi! Outre la reprise de Rain, présentée ici il y a deux ans, la dernière création d'Éloize, iD, remonte à l'été 2010.

Cirkopolis a peu à voir avec cet iD aux stéroïdes que Jeannot Painchaud avait lui-même mis en scène. Les extraits présentés aux médias il y a quelques mois annoncent un spectacle plus onirique. Plus subtil aussi. Un spectacle pour combattre la grisaille, en quelque sorte...

Cirkopolis nous plonge dans un monde gris et anonyme, au centre duquel se trouve un fonctionnaire désabusé, interprété par Ashley Carr, également vu dans Rain. C'est par lui que chacun des interprètes trouvera le moyen de sortir de son anonymat.

Retour vers le futur

Jeannot Painchaud et Dave St-Pierre se sont inspirés des films futuristes Metropolis et Brazil, mais aussi de la pièce Joe du chorégraphe Jean-Pierre Perreault, dans laquelle Dave St-Pierre a dansé. On y verra entre autres des projections d'engrenage et de machinerie.

En route vers New York

Après les représentations de Montréal, le Cirque Éloize - qui fête ses 20 ans cette année - s'en ira présenter Cirkopolis à Manhattan, au Skirball Center de l'Université de New York (NYU), du 18 décembre au 5 janvier. L'an prochain, Éloize poursuivra sa tournée aux États-Unis.

Du 13 au 24 novembre au Théâtre Maisonneuve de la PdA.

Cinq numéros à suivre

Angelica Bongiovonni à la roue Cyr

Elle est l'une des meilleures interprètes de roue Cyr du monde. L'artiste montréalaise d'origine américaine y fait le premier solo de Cirkopolis. Vêtue d'une robe rouge éclatant, elle sera la première à briser la grisaille des premiers tableaux. Son numéro de danse acrobatique sera interprété sur une pièce de Stéfan Boucher, Stronger Everyday. On la verra également en duo avec Yann Leblanc.

Myriam Deraiche à la contorsion

Elle a créé un numéro épatant de contorsion, exécuté «dans les airs». Donc, sans jamais toucher au sol. En clair, elle multiplie les figures de contorsion, mais en prenant appui sur les membres de la troupe. Ce qui donne lieu à des numéros de main à main et de voltige. Vêtu d'une robe mauve, son personnage cherche à s'élever au-dessus de la morosité ambiante. On la verra aussi dans un numéro de trapèze danse avec les deux autres filles du groupe, Lauren Herley et Angelica Bongiovonni.

Dominique Bouchard au diabolo

Elle participe à 10 des 18 tableaux de Cirkopolis. L'acrobate diplômé de l'École nationale de cirque en 2011 sortira de l'ombre avec un numéro de diabolo. Durant sa chorégraphie, il manipulera jusqu'à trois de ces bobines volantes, avant de faire un trio avec Yann Leblanc et Frédéric Lemieux-Cormier. Il est également porteur et jongleur sur d'autres numéros. On le verra aussi dans le numéro de roue allemande.

Frédéric Lemieux-Cormier à la roue allemande

Ceux qui ont vu Le music-hall de la Baronne, l'été dernier, le reconnaîtront. Frédéric Lemieux-Cormier est un spécialiste de la roue allemande, cette immense roue double, où il multiplie les figures d'équilibre. Sa roue évoque les écrous géants de la machinerie des usines. Son numéro est inspiré de la révolte des travailleurs d'usine dans les années 20. On le verra également dans un numéro de diabolo, de planche sautoir et de banquine.

Maude Arsenault au mât chinois

Elle fait partie des cinq interprètes de Cirkopolis qui ont été recrutés par Éloize à leur sortie de l'École nationale de cirque de Montréal en 2012. Spécialiste du mât chinois, elle fera un duo avec Mikaël Bruyère-L'Abbé. Leur numéro conçu sur le thème de la libération sera interprété sur la pièce électronique Tickle Me Home. On la verra aussi comme voltigeuse - l'ex-gymnaste affirme avoir dû vaincre sa phobie des hauteurs.