La chorégraphe torontoise Sharon Moore s'est initiée au cirque en 2007 dans le cadre de l'Atelier de recherche et création de l'École nationale de cirque de Montréal. Elle y avait créé un spectacle baptisé Le livre des souhaits. La voici aux commandes de sa deuxième pièce, La vie en swing, qu'elle a créée avec le directeur de la création de l'École, Howard Richard.

Sharon Moore a rencontré son groupe de finissants à quelques reprises cet hiver et ce printemps avant d'accoucher d'un concept pour ce spectacle de fin d'année. «Pour connaître leur personnalité, leur couleur, leur style», précise l'ex-danseuse qui signe aussi des chorégraphies de films.

La chorégraphe torontoise s'est notamment intéressée à la danse Apache, née de la culture populaire française dans les années 20. «C'est une danse crue, un peu violente, punk avant le temps, dit-elle. L'industrie hollywoodienne l'a adoptée dans ses films en noir et blanc. Des couples se lancent dans les airs. C'est un peu l'ancêtre du swing...»

Au fil de ses recherches, Sharon Moore a construit l'univers acrobatique et dansé de La vie en swing en approfondissant les thèmes de la guerre et de l'amour.

Nous sommes dans les années 40. Un escadron d'aviateurs canadiens visite une usine de fabrication d'avions Lancaster. C'est là que les pilotes rencontrent des filles, de qui ils tombent amoureux. Mais les militaires sont appelés en mission. On suivra leurs aventures jusqu'à leur retour au pays.

Les disciplines du cirque sont variées, mais Sharon Moore et Howard Richard ont mis le grappin sur des interprètes aériens comme Jérôme Sordillon pour bien représenter ces fougueux aviateurs. Le jeune homme y présentera un numéro de sangles aériennes apparemment remarquable.

Un numéro de main à main de Renaldo Williams et Naomie Zimmermann-Pichon est également attendu. Il symbolisera l'expression amoureuse en temps de guerre. Joli, non?

On y verra également un numéro de vélo acrobatique de Maxime Poulin - dont on a eu un aperçu hier -, une discipline pas si fréquente. En fait, le dernier diplômé de l'École dans cette discipline est sorti en 2006. On verra aussi deux fil-de-féristes (ils sont quatre spécialistes cette année!), un duo de trapèze ballant, deux jongleurs et un numéro de cerceau aérien.

Les chorégraphies tourneront autour du swing. «C'est un défi pour eux, parce que ce ne sont pas des mouvements naturels, précisent les créateurs. Mais ils sont très intelligents et ils savent ce qu'ils font. Le plus grand défi a été de trouver la justification émotive dans la réalisation technique des numéros pour que ça ait l'air organique.»

Côté musique, on entendra notamment des pièces de Cab Calloway, Benny Goodman et Duke Ellington, mais il y aura aussi de l'électro swing.

«Si vous aimez le croisement des disciplines artistiques, c'est vraiment un bonheur pour une chorégraphe de danse de travailler avec des artistes de cirque, explique Sharon Moore, qui a aussi mis à contribution son mari dramaturge Derek Aasland. Ils savent bouger et on peut les amener assez loin en danse acrobatique.»

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Du 29 mai au 9 juin à la TOHU.