Le spectacle Iris du Cirque du Soleil remballera ses boites et mettra fin à son expérience à Hollywood.

Lancée en grande pompe l'an dernier, la mégaproduction, qui devait être présentée de façon permanente pendant 10 ans, sera présentée pour la dernière fois le 19 janvier 2013.

Iris a été très bien accueilli par la critique et a séduit les spectateurs. Or, les ventes de billets étaient décevantes depuis plusieurs mois.

Samedi, la directrice principale des relations publiques du Cirque, Renée-Claude Ménard, a dit à La Presse que le climat économique mondial a pu nuire au succès du spectacle.

« Il a eu une très grande difficulté à faire partie des choix d'activités des touristes dès leurs réservations lorsqu'ils se rendent à L.A. Ils y viennent, mais ne restent pas dans le quartier pour voir cet excellent spectacle », a-t-elle noté.

Le Cirque du Soleil a investi environ 45 millions de dollars dans la mégaproduction, et aurait subi des pertes de 20 millions depuis le lancement, en juillet 2011, pour un total approximatif de 65 millions de dollars.

Le Cirque a songé à envoyer le spectacle Iris, mis en scène par le chorégraphe français Philippe Decouflé, sur la route, mais a finalement décidé de dissoudre la production. L'entreprise montréalaise tentera de « redéployer le plus d'artistes et d'employés possible sur d'autres projets du Cirque du Soleil ».

Proximité avec Las Vegas

Inventif, éclaté et plus intime que les productions de Las Vegas, Iris présente une vision unique de l'histoire du cinéma et l'histoire de Hollywood. Le décor principal rappelle la naissance du cinéma français. La musique a été composée par Danny Elfman, connu pour son travail avec Tim Burton et Gus Van Sant, notamment.

Présenté au Dolby Theatre (anciennement le Kodak Theatre), Iris pouvait accueillir 2400 spectateurs par représentation, mais l'amphithéâtre était souvent à moitié vide. Parfois, quelques centaines de spectateurs à peine étaient au rendez-vous.

Un récent effort supplémentaire de la part de l'équipe du marketing du spectacle n'a pas pu renverser la vapeur.

La proximité de Los Angeles avec Las Vegas -point central, où le Cirque présente sept spectacles permanents--, a pu nuire au succès la production, plusieurs résidants de L.A. croyant, a tort, que le spectacle Iris, annoncé sur les babillards géants de la ville, comptait parmi les nombreuses productions présentées dans la capitale du jeu.  

En septembre, Iris avait été écourté, passant d'un spectacle de 2h30 à une présentation 1h30. L'idée était d'arriver à plaire aux voyagistes, qui contrôlent une bonne partie de l'achalandage touristique du quartier, et qui trouvaient le spectacle trop long pour l'horaire rempli des visiteurs.

Avant le lancement, en 2011, le président et chef de la direction du Cirque, Daniel Lamarre, avait dit à La Presse que le grand nombre de touristes à Hollywood lui donnait bon espoir de remplir la salle.

«Il y a 18 millions de personnes qui passent chaque année sur le trottoir devant le Kodak Theatre. Jusqu'ici, ils ne faisaient que prendre des photos. On espère qu'ils vont venir nous voir.»