Sans être un gage de réussite, les spectacles sous chapiteau jouissent de ce je-ne-sais-quoi qui les avantage... L'ambiance, la proximité, la circularité, tout concourt à leur succès. Encore faut-il que les artistes soient à la hauteur. Ce qui est tout à fait le cas de la troupe française Akoreacro, qui présente depuis mardi une pièce musicale étonnante, intitulée Pfffffff.

Savant mélange de cirque et de musique, cette pièce acrobatique très théâtrale est littéralement portée sur scène par quatre musiciens qui en tirent toutes les ficelles. Musiques gitane, klezmer et jazz rythment parfaitement ce spectacle familial biscornu où les quatre artistes de cirque d'Akoreacro multiplient acrobaties au sol, numéros de banquine et de main à main, avec l'apport d'un solide porteur (Romain Vigier).

En entrevue, la voltigeuse Claire Aldaya - qui a une très belle présence sur scène - a confié s'être inspirée d'un conte populaire dans lequel une mouette accepte de se faire bouffer par un chat, non sans lui faire promettre de s'occuper de son oisillon à naître. Pfffffff serait le récit de cet oisillon et de sa relation avec un groupe de chats... Honnêtement, il faudrait avoir eu cet entretien avec elle pour décoder le scénario... Mais ce n'est absolument pas grave.

On comprend très bien le besoin de hauteur de la voltigeuse ainsi que les relations tendres et tendues qu'elle entretient avec les membres masculins de la troupe. Eh oui, on a la vague impression qu'ils appartiennent tous au monde animal. Pas besoin d'en savoir plus. Le jeu des acrobates a été conçu avec les musiciens, qui sont toujours sur scène. D'ailleurs, le spectacle décolle lorsque l'acrobate, jongleur et manipulateur Basile Narcy fait un numéro de beatboxing, donnant la réplique vocale aux instruments des musiciens.

Outre ces acrobaties au sol, numéros de jonglerie et de manipulation, on découvre un appareil qu'on ne voit pas souvent, le trapèze Washington: un trapèze en métal sur lequel Maxime Solé fait de très beaux numéros d'équilibre, notamment sur la tête, pendant que l'appareil se balance! Dans un autre numéro, impressionnant, la voltigeuse se laisse même tomber du trapèze suspendu tout en haut du chapiteau.

Si les numéros de cirque sont parfois un peu répétitifs et le scénario, un tantinet alambiqué, il faut souligner l'audace et la créativité de ces quatre diplômés de l'École nationale de cirque de Châtellerault, qui ont imaginé ce sympathique conte acrobatique sans fausses notes.

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Pfffffff, jusqu'au 6 octobre à la TOHU.