Dans le cadre du festival Fierté Montréal de la communauté LGBTQ+, le Café Cléopâtre présente, dès ce soir et jusqu'à dimanche, le spectacle Naked Boys Singing. Un show américain dans lequel six jeunes danseurs et chanteurs se produisent en tenue d'Adam...

La comédie musicale Naked Boys Singing est jouée off-Broadway, à New York, depuis 1999. Actuellement, les représentations ont lieu au Kirk Theatre. Elle est ensuite devenue un film, en 2007, et l'an dernier, le producteur et metteur en scène américain Tim Evanicki a eu l'idée de l'adapter en tournée avec six danseurs et chanteurs dans la vingtaine. Après huit mois à parcourir l'Amérique, les Naked Boys Singers sont de passage à Montréal avant de partir au Mexique. 

Le spectacle d'une heure présenté dans le Red Light est coproduit par le directeur artistique montréalais Davyn Ryall. Il présente une troupe inédite en raison de quelques impondérables. Elle comprend six danseurs, chanteurs et comédiens: un artiste ontarien (Douglas Connors), quatre artistes américains (Alexei Barrios, Jerry Jobe Jr., Austin Paz et Jonathan White) et un artiste franco-américain (maman originaire du Maryland et papa français), Quentin Bruno, qui s'est joint à la troupe dès sa création, en novembre dernier. 



Saveur universelle

«Le spectacle évoque la vie homosexuelle, mais il est pour tout le monde, dit Quentin Bruno, âgé de 27 ans. On le présente pour des enterrements de vie de garçon ou de jeune fille. Notre public est très mixte.» 

Si Naked Boys Singing attire des spectateurs et des spectatrices en raison de la nudité des artistes, Quentin Bruno affirme que les gens sont finalement surpris, car ils assistent à un véritable spectacle de danse et de chansons. «Quand ils sortent de la salle, ils se rendent compte qu'ils ont ri et ont été touchés, dit-il. Le message profond de ce spectacle, c'est de dire que finalement, quand on est nus, on est tous identiques, tous des êtres humains et sensibles.» 

«On est là pour faire rire les gens avec des chansons qui parlent de la vie homosexuelle, mais aussi de ce que c'est que de tomber amoureux.» 

Naked Boys Singing raconte une histoire entre deux hommes sans qu'il y ait véritablement de scènes jouées. Comme dans les comédies musicales classiques, un fil conducteur se tisse au fur et à mesure que les chansons s'enchaînent. 

«Chaque chanson est une sorte de microscène, dit Quentin Bruno. La priorité dans ce spectacle, comme dans toutes les comédies musicales, c'est le jeu. Il y a des solos, des duos, des trios, des quatuors et des chansons où l'on est tous ensemble.» 



Photo fournie par Naked Boys Singing

Une des troupes de Naked Boys Singing en tournée aux États-Unis depuis novembre dernier. De ces six danseurs ne reste que Quentin Bruno (deuxième à partir de la gauche) qui se produira à Montréal cette semaine avec cinq autres danseurs.

La Presse a assisté aux répétitions, lundi. Quentin Bruno possède 10 ans d'expérience en danse et a travaillé à Paris avant de s'installer à New York l'an dernier. C'est lui qui dirigeait la séance, en l'absence de Tim Evanicki. Au piano, Ian Baird assurait l'accompagnement musical des chansons originales. Les artistes étaient habillés, mais la nudité est vraiment permanente pendant le spectacle.

«On ne ment pas sur l'affiche, dit Quentin Bruno. C'est vraiment des naked boys singing avec une nudité totale. On oublie qu'on est plus habitués à la nudité féminine. On est encore dans une société qui la voit comme sexualisée et courante. Et la nudité masculine est encore rare, car nos sociétés sont profondément machistes.» 

Quentin Bruno dit que les réactions des spectateurs aux États-Unis ont été très bonnes. «On n'a jamais vu de gens partir, car ils réalisent qu'ils sont venus voir un vrai spectacle et qu'ils passent un bon moment. Mais à Atlanta, quand même, on nous a dit qu'il faudrait qu'on soit sauvés par Jésus!» 

L'artiste franco-américain espère qu'une version en français de Naked Boys Singing sera créée. «J'aimerais bien l'écrire, mais ça prendra beaucoup de temps, dit-il. Et je ne sais pas si, en France, il y a un public pour ce genre de spectacle. Je me pose la question. Ici à Montréal, je sais qu'on a un public pour ça, surtout pendant la Fierté Montréal.» 

Naked Boys Singing, au Café Cléopâtre (1230, boulevard Saint-Laurent), ce soir et demain à 20h, vendredi et samedi à 20h et 23h, dimanche à 18h

Présenté en anglais, pour 18 ans et plus

Photo André Pichette, La Presse

Artiste franco-américain installé à New York, Quentin Bruno est l'assistant principal du metteur en scène et producteur américain Tim Evanicki pour le spectacle Naked Boys Singing.