La logistique de l'aventure new-yorkaise de Gregory Charles a sans doute été éreintante pour son équipe, mais notre homme, lui, n'en sort pas du tout épuisé.

« On a fait les meilleurs shows de notre vie et on a eu de super critiques. Pour un artiste, c'est super énergisant », a dit Charles hier, quelques heures avant la première des six représentations du spectacle Vintage qu'il donnera en deux semaines dans son Qube qui voisine le Casino de Montréal.

Cette opération new-yorkaise dans laquelle il a investi plus de 2 millions de dollars et qu'il qualifie d'« immense coup de poker » rapporte déjà des dividendes. À la suite de ses 21 spectacles au Pier 97 en avril et mai, Charles a dans ses cartons la confirmation d'une tournée en Chine dans 10 mois et d'une autre tournée de la côte ouest américaine, incluant Las Vegas, dans 16 mois. Surtout, il a trouvé un partenaire américain qui lui bâtira un théâtre permanent au coeur de Manhattan où il s'installera en 2017.

En cinq semaines, son Qube new-yorkais a atteint en moyenne 80 % de sa capacité d'accueil, dont de 25 à 30 % de spectateurs payants. Des publications comme le Wall Street Journal, le New York Times, le Daily News et le Post ont parlé en bien du spectacle Vintage Live, mais ce sont surtout les émissions de télé matinales de Fox et de CBS et la visibilité apportée par la billetterie TKTS de Times Square qui ont attiré le public.

Il a reçu des propositions d'affaires jusqu'au dernier soir. Coney Island l'a relancé pour qu'il y donne son spectacle de juin à octobre dès cette année. D'autres offres à court terme sont venues d'au moins deux autres sites à Manhattan ainsi que de Cleveland, Nashville, Miami et de deux producteurs asiatiques.

Charles et son équipe ont analysé toutes ces propositions, mais celle d'un théâtre permanent à Manhattan l'a emporté. « On n'a pas fait ça pour être en camping pendant les six prochains mois, explique-t-il. 

« Notre partenaire, qui ne veut pas qu'on le nomme pour l'instant, est un spécialiste du spectacle et de l'immobilier. Il est venu nous voir au début de la troisième semaine et est revenu sept fois par la suite. Il ne s'intéresse pas seulement au show, mais aussi à notre concept d'interactivité », dit Gregory Charles.

Charles a beaucoup appris de cette opération new-yorkaise, notamment que son organisation souffrait de certaines lacunes. Il le savait déjà, lui qui vient de s'entourer de trois personnes qui comptent plusieurs années d'expérience en production, notamment à la télé et la radio : Philippe Lapointe, nouveau président et chef de l'exploitation du Groupe Musique Greg, sera appuyé par Sylvia Côté, vice-présidente production, et de Christiane Hébert, vice-présidente ventes et marketing.

« D'autres que moi auraient regardé les chiffres pour cinq semaines à New York et auraient peut-être dit qu'on ne devrait pas faire ça, explique-t-il. Pourtant ça valait la peine, comme le démontre notre carnet de projets. Mais est-ce que toute une organisation peut toujours être dirigée par quelqu'un qui est prêt à être all in avec un 3, un 5, une dame et un as ? C'est le fun d'avoir des idées, mais il faut que ça s'organise. »

Gregory Charles annoncera sous peu des spectacles interactifs qui seront présentés dans son Qube près du Casino et dont il ne sera pas la vedette, mais « l'idéateur et le catalyseur ». Et on en saura bientôt un peu plus sur le festival qu'il prépare pour Longueuil à la fin de cet été.

« Je ferai moins de scène au cours des prochains mois, mais on travaille sur un éventuel show de télé et je vais faire un peu de radio », ajoute-t-il.