La 10e saison des Improductifs démarre ce soir au Petit Campus. Pour leur première joute, les comédiens-improvisateurs du collectif mené par Laurent Paquin seront entourés de trois invités: Salomé Carbo, Antoine Vézina et Stéphane Fallu.

Il y a 10 ans, Laurent Paquin venait de mettre fin à la tournée de son premier one-man-show, Première impression. L'humoriste ne jouait pas encore dans la Ligue nationale d'improvisation (LNI), mais il sévissait dans une ligue d'impro amateur de Montréal: la Ligue des cravates, qu'il qualifie de «ligue de garage de haut niveau».

C'est là qu'il a rencontré ses complices Simon Boudreault, Nicolas Pinson, Daniel Malenfant et Éric Desranleau.

«On avait tous fait de l'impro au cégep, raconte Laurent Paquin. On se croisait dans des tournois intercollégiaux. À un moment donné, j'ai eu l'occasion de faire des shows d'impro à l'américaine. Comme dans l'émission Whose Line Is it Anyway? qu'a animé Drew Carey. Et j'ai trouvé ça vraiment super intéressant...»

Laurent Paquin en parle à ses amis. La réponse ne se fait pas attendre. Les cinq mordus d'impro créent leur premier show d'impro-performance au Petit Medley.

«Ce projet est vraiment né du désir de faire autre chose que de l'impro traditionnelle, confie Laurent Paquin. On s'est inspiré du theatre sport américain, mais on a aussi créé nos propres jeux. On s'est vraiment approprié le concept...»

Une centaine de jeux en banque

Le public, dont le rôle se limite habituellement à voter pour l'équipe de son choix, décide des contraintes des comédiens. C'est lui qui dicte les paramètres des improvisations. «Les gens pensent parfois que nos numéros sont écrits. On veut qu'ils comprennent que c'est vraiment de l'impro», précise Laurent Paquin.

Par exemple: le jeu de l'interrogatoire. Un comédien joue le rôle d'un criminel, mais il ne sait pas de quoi il est accusé. C'est le public qui décide.

«Le public décide qu'il a volé les bobettes mangeables du maire Labeaume, donne en exemple Laurent Paquin. Mais le comédien n'est pas au courant, il porte des écouteurs. Pendant toute la durée de son impro, il doit ensuite deviner le crime qu'il a commis en fonction des indices que lui donnent les autres joueurs...»

Autre jeu populaire des Improductifs: l'homme à deux têtes. Il s'agit d'une impro où deux comédiens interprètent le rôle d'un seul personnage. Ils doivent chacun dire un mot de manière à faire des phrases complètes cohérentes.

«Quand c'est cohérent, c'est impressionnant. Quand ce ne l'est pas, c'est très drôle!» dit l'humoriste.

Quiconque a déjà vu les Improductifs en spectacle le confirmera, leur devise -  «L'art de se mettre dans la merde» - n'est pas qu'une métaphore. Ces maîtres de l'impro savent se mettre en danger. Vous les soupçonnerez même d'être masos.

«Je me souviens d'un jeu où il fallait répondre à une chanson. Par exemple, imaginer ce qu'Hélène répondrait à Roch Voisine. Cette fois, le public voulait savoir ce que Jean Charest répondrait à la chanson de Loco Locass, Libérez-nous des libéraux! se rappelle-t-il. Quand on s'en sort bien, ça donne des moments assez incroyables...»

Les Improductifs ont une banque d'une centaine de jeux. Chaque spectacle est l'occasion d'en introduire un nouveau.

Pour cette année-anniversaire, les Improductifs ont choisi des thèmes pour chacun des 10 spectacles d'impro: le «Spécial morts» en novembre, le «Réveillon des tout-seuls» en décembre, le «Show extrême» en mars ou encore le «Spécial télé» en avril. D'autres artistes invités se prêteront également au jeu au cours de la saison.

Les spectacles des Improductifs sont présentés tous les premiers mardis du mois jusqu'au mois de juin 2015.