Les débuts de la comédie musicale Spider-Man, le spectacle le plus cher de l'histoire de Broadway co-écrit par Bono, ont donné lieu mardi à des critiques assassines après des mois de répétitions émaillées d'incidents.

«Spider-Man n'est pas seulement la production la plus chère, elle pourrait aussi être une des pires», écrit le critique du New York Times Ben Brantley.

Après cinq reports successifs de la première, la chute spectaculaire d'un cascadeur et le départ d'une des principales actrices, Spider-Man: Turn Off The Dark se devait d'impressionner le public.

C'est l'inverse qui s'est produit, et les critiques sont impitoyables envers la super-production à 65 millions de dollars.

«Je ne plaisante pas», écrit le journaliste du New York Times. «On se demande d'abord "Où sont passés les 65 millions de dollars?" et après 15-20 minutes "Quand vais-je pouvoir quitter la salle?"»

Le Hollywood Reporter éreinte les chansons, composées par Bono et The Edge, respectivement chanteur et guitariste de U2, qu'il qualifie de «décevantes». «Quant à l'histoire, elle est à la limite de l'incohérence.»

Le Los Angeles Times parle de «bazar incontrôlable, avec un trop-plein de ressources, artistiques et financières. Les producteurs de Spider-Man ont par inadvertance financé une forme artistique de mégalomanie».

Détail cocasse, la salve de critiques est parue au lendemain du 7 février, dernière date fixée pour la première officielle avant qu'elle ne soit encore repoussée, au 15 mars.

Car en dépit de problèmes techniques, de blessures en série et de la décision d'une des principales interprètes, Natalie Mendoza, de se retirer de l'équipe, le spectacle est en fait joué tous les soirs à Broadway, même s'il n'est pas officiellement inauguré.

D'après le Daily News, il joue même à guichets fermés et rapporte depuis le mois dernier au moins 1,3 million de dollars par semaine.

Le tabloïd se demandait même s'il y aurait jamais de première officielle, l'occasion pour les critiques de se déchaîner à nouveau.