Le nouvel opéra du metteur en scène québécois Robert Lepage a ébloui le public et la critique lors de sa première mondiale à Toronto samedi.

Le rossignol et autres fables met en vedette des marionnettes jouant sur la musique d'Igor Stravinsky et des personnages naviguant à bord de bateaux miniatures sur une fosse d'orchestre contenant 67 000 litres d'eau.

 

Reconnu pour ses ambitieuses productions multidisciplinaires, Robert Lepage a affirmé que l'idée de mélanger opéra et marionnettes lui trottait dans la tête depuis le début des années 1990.

Le rossignol, une histoire lyrique inspirée du conte de fée de Hans Christian Andersen dont le livret a été écrit par Stepan Mitussov en 1914, lui a semblé l'occasion idéale pour réaliser cette ambition. Comme la pièce est relativement courte, il a décidé d'y rajouter des fables rurales.

Le metteur en scène avait fait les manchettes au début d'octobre en révélant son audacieux projet de placer les musiciens sur la scène et de remplir la fosse d'orchestre d'eau.

Le bassin est resté plongé dans l'obscurité pendant la première partie du spectacle et l'excitation du public était palpable lorsqu'il est finalement sorti de l'ombre pour l'ouverture du «Rossignol».

Les interprètes, parmi lesquels on retrouve notamment la soprano russe Olga Peretyatko et le ténor allemand Lothar Odinius, étaient soutenus par un choeur d'environ 40 personnes se tenant sur la scène et manipulant également des marionnettes.

Les premières critiques ont été dithyrambiques. Le Toronto Star a déclaré que Le rossignol et autres fables était «à couper le souffle» et «qu'il n'y avait pas de mots pour rendre pleinement justice au projet de Robert Lepage». Le Toronto Sun a quant à lui accordé cinq sur cinq au spectacle, soulignant que le public avait été transporté sur «une véritable mer de délices».

L'opéra de Robert Lepage restera à l'affiche du Four Seasons Centre de Toronto jusqu'au 5 novembre. Sa première européenne est prévue pour 2010.