Au Québec, Édouard Baer est d'abord Otis, l'architecte poète d'Astérix et Obélix : mission Cléopâtre d'Alain Chabet. Dans le cadre du festival Juste pour rire, l'acteur s'amène sans artifices avec un spectacle au drôle de concept sous le bras.

Alors qu'un film dramatique dans lequel il tient la vedette sort en France, Édouard Baer s'amène à Montréal pour monter sur scène. L'humoriste et acteur proposera un cabaret humoristique improvisé, préparé à la va-vite... à sa demande!

Il avait d'abord été convenu qu'Édouard Baer présente un condensé de trois spectacles montés en France, ces dernières années, soit Le grand mezze, La folle et véritable vie de Luigi Prizzoti et Looking for Castang. À la dernière minute, il a changé d'idée.

«C'est le plaisir de ce métier, d'alterner les humeurs, dit l'artiste. Je vais faire quelque chose de différent des cabarets que j'ai présentés en France. Je viens avec deux comédiens de Paris, dont un conteur africain. J'ai dit à l'organisation de Juste pour rire de m'organiser un concours de talents. On va essayer de monter un spectacle en une semaine. On veut que ce soit amusant et assez vivant. Je n'ai pas peur d'arriver avec très peu dans mes poches. Ce sera un happening

Et si Édouard Baer, qui en est à sa première visite à Montréal, se plantait? Tant pis! «Ce n'est pas grave pour moi de faire un bide ou qu'il n'y ait pas de rires aux 10 secondes, jure-t-il. Je ne me mets pas cette pression. J'aime les accidents. J'ai la naïveté de croire que je connecterai avec le public, que nos cultures ne sont pas si éloignées. C'est d'ailleurs très émouvant ce lien par la langue que nous entretenons. C'est fabuleux! Je me sens à la fois très loin et proche culturellement. Je ressens aussi ça en Belgique et dans certaines capitales africaines.»

C'est l'énergie qui passe sur scène qui importe pour Édouard Baer. L'idée d'un moment qu'on ne pourra recréer le lendemain et offert à un public qui se sentira privilégié.

«Quand j'assiste à un spectacle, je ne retiens pas les bonnes histoires, mais le jeu, l'énergie des acteurs. J'aime l'ici et maintenant. J'apprécie d'ailleurs moins les blagues calculées des stand-up.»

C'est dans la nature même de l'artiste, parisien depuis toujours, qui dit évoluer à une autre époque, où on vivait d'abord pour échanger. Où le hasard occupait une place importante dans le quotidien.

«Mon identité est très Paris des années 60, confie celui qui a d'abord travaillé dans une banque avant de se découvrir une passion pour le théâtre. J'aime la vie de café et de hasards. La vie de piétons, de comptoirs et non la vie de voitures. Avant de faire de la télé, je me baladais souvent pour parler avec les gens.»

Depuis qu'il est connu, Baer savoure donc le plaisir de l'instantanéité davantage sur les planches. «C'est beau de jouer un grand texte, dit-il. C'est un plaisir de rester à la virgule près, mais aussi de repartir constamment à zéro.»

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Édouard Baer, du 15 au 17 juillet, à la Maison Théâtre.