La météo a dû donner la frousse à l'organisation du Grand Charivarir, qui clôturait hier le long festival Juste pour rire. Heureusement, le pire a été évité. La pluie a cessé quelques heures avant le défilé. Reste que le mal était fait. Les gouttelettes ont probablement découragé plusieurs personnes de se rendre le long du parcours. Résultat, une foule relativement modeste assistait au festif événement.

On se trouvait facilement une bonne place pour voir les participants d'Une folie à l'envers de l'hiver, thème du Grand Charivarir. Dommage pour l'équipe du Festival, qui misait beaucoup sur cet événement, comme en atteste l'équipe de créateurs de premier plan réunis et la promotion importante effectuée dans les derniers jours.

Danielle Roy, conceptrice et directrice artistique, souhaitait un thème simple et facilement identifiable par la foule. Résumons. Pour accueillir sa bien-aimée Rose de Nantes, Victor (bonhomme vert du Festival) organise un défilé lui présentant la nature québécoise et ses quatre saisons.

C'est d'ailleurs ce thème qui justifiait le tracé. Le défilé partait de l'intersection Saint-Laurent-Sherbrooke, pour se terminer devant la statue Sir George-Étienne Cartier, au pied du mont Royal.

Une exctraordinaire finale s'y est tenue, avec des feux d'artifice montant au-dessus de la montagne, et une troupe de joueurs de tambours perchés dans les airs au sommet de la statue.

Visuellement, le défilé est une réussite. Tous les participants étaient habillé en blanc pour faciliter l'utilisation de projections. Les costumes et les masques, majoritairement faits en papier sous la supervision de Claude Lafortune (L'Évangile en papier), restent assez simples quand on les considère individuellement. Mais lorsque réunis sur la tête des quelques centaines de participants, leur beauté est magnifiée. L'organisation a aussi eu la bonne idée de distribuer des chapeaux parmi la foule.

Comme prévu, les quatre saisons se succèdent, de l'automne (qui représenterait la naissance selon certains amérindiens) à l'été. Les gros morceaux comme la Lune, le Soleil et l'iceberg sont bien faits. Par contre, le lac argenté, qui se résume à une couche de papier gris s'affaissant sur le cou des participants, passe plutôt inaperçu.

Ce qui étonne surtout, c'est le géant, haut de 51 pieds. Il avait été créé pour l'Euro 2000. Le Belge Luc Petit, metteur en scène du Grand Charivarir et artisan de l'Euro, a aidé à l'amener à Montréal pour le défilé. La musique était dans l'ensemble ingénieuse. Chaque saison avait sa forme de percussions jouées par les participants. Des bâton de hockey rythmaient l'hiver, des tuyaux et des djembés faisaient de même pour le printemps et l'été. Seul problème, les haut-parleurs crachaient en même temps de belles musiques instrumentales, mais aussi des chansons populaires inégales, comme du Pierre Lalonde, du Céline Dion et du Mes Aïeux. Malgré tout, un beau défilé de nuit et une finale grandiose.