Beau, sombre, poétique, le nouvel album du Français Daran est une expérience en apnée: on prend une grande respiration et on pénètre dans un océan de magnifiques guitares, parfois saturées, parfois atmosphériques, toujours très organiques et rock, où la voix si particulière de Daran, déchirée, tient lieu de sirène folle.

Pratiquement tous les textes, dont certains sont carrément exceptionnels (Mort ou vif, Belle comme, Au moins), sont de Pierre-Yves Lebert, sur des musiques inspirées de Daran.

L'exception, c'est la chanson Gala gala etc., de Miossec, qui détonne un peu, ce qui n'a rien de désagréable parce qu'elle permet de reprendre une autre respiration avant de plonger à nouveau dans les eaux sombres du rock tel que conçu par Daran.

Car c'est là la difficulté véritable de cet album: il est à éviter si on est dépressif, sombre, désespéré, pas dans son assiette, morose, découragé. Ça fait quand même pas mal de jours pendant lesquels ne pas l'écouter, à moins d'aimer être dépressif, sombre, etc.

C'est paradoxalement quand ça va plutôt bien qu'on savourera cet album, pour mieux mesurer notre chance d'être en vie et en être heureux...

CE SOIR, 22 H, DANS LA ZONE ET DEMAIN, 19 H, AU CLUB SODA.

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* * * 1/2

Daran, Le petit peuble du bitume, Arbracam/Fusion III