Pour sa 16e édition, le festival Divers/Cité souhaite vibrer au rythme des sons latins, avec une programmation particulièrement tournée vers la musique de l'Amérique centrale et du Sud.

Les organisateurs de cette grande fête gaie s'échelonnant du 29 juillet au 3 août ont dévoilé mardi à Montréal les différents spectacles qui occuperont les six jours de festivités.

Si la musique latine est à l'honneur, c'est d'abord parce que la soirée «Cachondo: la noche latina» célèbre son 10e anniversaire. Pour l'occasion, les festivaliers pourront assister à un spectacle mêlant salsa, bossa-nova et merengue, qui se terminera par une prestation électrorock de l'Argentin et Québécois d'adoption, Tomas Jensen.

«C'est du rock un peu à la Mano Negra, avec un son plus actuel, plus électro, des trucs qui bougent, qui brassent bien», explique Jensen, sautillant.

Mais comme Divers/Cité est d'abord une célébration de la diversité sous toutes ses formes, on a veillé à en donner aussi à ceux qui préfèrent le jazz, la pop ou la musique techno.

Ainsi, le concert «1, boulevard des Rêves», qui donne le coup d'envoi au festival, rassemble des artistes aux horizons et aux styles différents, comme Mélanie Renaud, Jonas, Cassiopée ou encore Sébastien Plante, le chanteur des Respectables.

«J'ai dans mon entourage des gens qui font partie de cette communauté et on m'a demandé si ça me tentait de faire une couple de 'tounes'», raconte le Respectable, qui en est à sa première participation à Divers/Cité.

«Moi je suis bien 'open' (...), je n'en suis pas à mon premier pique-nique», poursuit-il.

Parmi les autres événements majeurs, il est à noter que le porte-étendard bien connu des milieux gais, Mado, animera une soirée consacrée aux drag queens. L'artiste R&B, Deborah Cox, et le Boogie Wonder Band seront par ailleurs réunis pour un grand bal disco, alors que Patsy Gallant et Yan Lavoie clôtureront la fête lors d'une soirée réunissant plusieurs DJs.

Attirer les touristes

Alors que l'industrie touristique connaît un départ difficile cet été au Québec, les organisateurs du festival souhaitent renverser la tendance en attirant leur part de touristes. S'ils se servent d'une communication générale dans la métropole pour inviter le plus de participants possibles, sans égard à leur orientation sexuelle, ils ont adopté une autre stratégie pour stimuler le tourisme.

«À l'extérieur des marchés montréalais, on communique uniquement via les médias gais, pour atteindre une population spécifique qui est intéressée à se déplacer à notre événement», précise Paul Girard, directeur de la mise en marché associée de Divers/Cité.

L'an dernier, le festival avait compté un total de 135 000 participations, dont 27 pour cent de touristes. Sa popularité ne semble pas fléchir, assure M. Girard, malgré que le défilé de la fierté gaie soit, depuis l'an dernier, une activité distincte du festival Divers/Cité.

Le groupe Célébrations LGBTA (lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres et amis) organise à nouveau le défilé cet été, deux semaines après le festival Divers/Cité au mois d'août.

«San Francisco a quatre gros événements gais par année. Je crois que nous, à Montréal, avons de la place pour deux, voire plus», lance Suzanne Girard, directrice du festival, qui ne s'inquiète pas de ce dédoublement.

Divers/Cité ne cherchera pas, d'ailleurs, à récupérer l'organisation du défilé, prévient-elle.

«La volonté est d'en faire deux événements reconnus», indique-t-elle.