Très belle soirée aux Francos, hier, grâce à trois prestations hors du commun: David Marin, Monsieur Mono et Nico Lelièvre.

David Marin

Il y avait foule devant le Complexe Desjardins pour voir David Marin, dont l'album À côté d'la track a reçu tous les éloges possibles de tous les médias existants! Pour l'occasion, Marin était accompagné d'un «band de rêve»: Louis-Jean Cormier (guitares et voix) et François Lafontaine (claviers), tous deux de Karkwa, Marc Chartrain (batterie), Mario Légaré (basse)...

Lui-même guitariste, pianiste et surtout accordéoniste de talent - il devient d'ailleurs quasi charnel quand il joue de son accordéon -, David Marin a mis tout le monde dans sa petite poche d'en arrière avec ses chansons étonnantes, où la verve des textes s'appuie au timbre surprenant de la voix, aux mélodies fortes et aux orchestrations intelligentes.

Malgré un petit problème technique - Louis-Jean Cormier a carrément dû piocher à coups de pied dans un amplificateur récalcitrant -, le répertoire de Marin et sa dégaine ont manifestement conquis le public. Hier soir, il était sur la bonne «track».

Monsieur Mono

Ce que j'ai vu du spectacle de Monsieur Mono au Club Soda était tout simplement magnifique. Appuyé par trois excellents musiciens électro-rock et surtout par son «power trio de l'émotion», c'est-à-dire un trio à cordes (Mara Tremblay, Marie-Soleil Bélanger et Mélanie Auclair), Monsieur Mono, alias l'auteur-compositeur-réalisateur Éric Goulet, a enfin pu mettre en valeur les chansons de son second album (Petite musique de pluie), qui se défendent maintenant parfaitement aux côtés de celles du premier (le splendide album Pleurer la mer morte).

Était-ce en raison de la mise en scène sensuelle de Corinne Montpetit, des beaux éclairages de Christian Goulet, du public attentif? Toujours est-il que jamais Éric Goulet ne m'a pas paru aussi à l'aise, aussi élégant, aussi heureux.

Nico Lelièvre

Hier soir, il y a eu un miracle. À l'Espace vert, sur l'Esplanade de la PDA, une foule de jeunes parents et leur marmaille se sont massés devant la petite scène où se produisent habituellement des chansonniers. Mais c'est Nico Lelièvre, sa musique rock distordue, ses textes torturés, sa voix étrange qui se sont présentés. Et le miracle, c'est que tout le monde est resté, absolument hypnotisé par le charme vénéneux de Lelièvre, poète au look de jeune «trucker».

Plus fort, toujours plus fort: des petites filles de 5, 6 ans se sont mises à danser devant la scène où Nico, accompagné par deux autres guitaristes et un batteur, chantait avec une rage souriante ses superbes compositions imprégnées de douleur folle (Parallèle, Fuir, Comment crier...). Un spectacle mémorable, à plus d'un titre.

Car, hier soir, aux Francos, la musique n'adoucissait pas les moeurs: elle les élevait.