Un balai, un morceau de lustre ou un bac de recyclage. C'est tout ce qu'il faut aux Poubelles Boys pour faire de la musique, faire rire et... faire réfléchir un peu.

Avec le trio français, le terme «musique de poubelle» perd sa connotation péjorative.

Il ne s'agit quand même pas de grande musique. Plutôt de sons sympathiques tirés d'une lutherie ingénieuse.

Les Poubelles Boys confectionnent eux-mêmes leurs instruments à partir de rebuts. Par exemple, la batterie est notamment constituée du cache-fil d'un lustre et de l'élastique d'un caleçon. Et un simple fil tendu sur un balai se transforme en contrebasse.

Les instruments du groupe sont fabriqués à partir d'objets du quotidien, insiste Kamel Bénac.

«Pour moi, ces objets sont tous des agace-pissettes. Dès que j'en aperçois un, j'imagine comment le transformer en instrument. Je me laisse facilement draguer», lance celui qui se qualifie de contrebas-sinistre.

D'où vient cette curieuse idée? Le trio explique que tout a commencé avec l'envie d'élaborer un projet commun.

Seul Jean-Baptiste Musset faisait de la musique. Ses amis Kamel et Stéphane Bénac (le premier est l'oncle du second) se spécialisaient respectivement en théâtre et en danse.

La bande a décidé de créer un nouveau concept de spectacle musical et humoristique. Au lieu d'apprendre à jouer des instruments conventionnels, Kamel et Stéphane ont créé un nouveau genre. «Le plus difficile au début, c'était d'apprendre à en jouer. Heureusement que Jean-Baptiste était patient. Il nous enseignait, et maintenant on se débrouille.»

Les Poubelles Boys interprètent autant des pièces connues que des compositions originales. Leur prestation légère et originale ne se limite pas à la musique. Ils racontent aussi une histoire.

Dans le spectacle présenté à Montréal, un artiste s'apprête à donner un concert. En montant sur scène, il constate que deux préposés à l'entretien ménager s'y affairent. Malaise.

«À leur désarroi, ils remarquent que la foule les regarde sans trop comprendre. Pour sauver la face, ils devront créer ensemble. Mon personnage avec sa guitare, eux avec leur station de nettoyage», explique Jean-Baptiste.

«L'histoire illustre la rencontre de différentes couches et origines sociales, poursuit Kamel. Les préposés sont d'origine maghrébine ou espagnole. Au début, ils prononcent des phrases inintelligibles. C'est le lendemain de la tour de Babel. Lentement, ils finissent par se comprendre.»

Après une brève hésitation, il ajoute : «Désolé, il ne faudrait pas sembler trop sérieux, quand même.»

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Les Poubelles Boys, du 15 au 19 juillet à 19 h à la Cinquième salle de la PdA.