Éric Bélanger signe et persiste: oui, c'est un étonnant auteur-compositeur-interprète, et son deuxième album confirme ce que le premier (Bananaspleen en 2008) révélait: il est dans la lignée de Sylvain Lelièvre et d'autres fins ciseleurs de chansons.

Grâce à la réalisation sensible du pianiste François Richard, qui signe également les arrangements plus contemporains et inventifs (échantillonnages rythmiques, choeurs féminins et surtout utilisation de cuivres, peu fréquents dans l'univers de la chanson dite «à texte»),  Éric Bélanger signe des chansons en forme de petits films musicaux, où les mots et les mélodies se répondent. Pas d'esbroufe, pas d'attitude, juste de très bons textes très personnels qui flirtent parfois avec le poème (Splenda, magnifique ode à la neige), souvent saupoudrés d'une mélancolie élégante... Il y est question aussi bien d'Albator que d'amour triste, de Nelligan (cité dans une strophe de Blues) que des humains inconscients (De carbone), de couple (Trampoline, avec ses jolies métaphores) et de Star Trek... Étonnant.

Extrait: De carbonE

Chanson

Éric Bélanger

À 35 millimètres

du bonheur

***1/2

Kartel / DEP