Impossible de dire exactement pourquoi, mais je ressens à l'écoute du troisième album du Montréalais d'adoption Courtney Wing (né à Vancouver) ce que je ressentais en écoutant Funeral d'Arcade Fire.

L'impression d'une grande tristesse, d'une peine sans nom, mais qui seraient magnifiées, transfigurées par les contrastes prononcés entre la voix de Courtney Wing (de type Peter Gabriel ou Bob Dylan jeune) et le choeur de 10 chanteurs d'opéra qui l'accompagne (Wing appelle ça du «folk opératique»).

Il y a une constante tension entre le propos, la voix de l'auteur-compositeur, d'une part, et, d'autre part, les arrangements étonnants, parfois somptueux (Tragic Blonde) qui ressemble à un air irlandais, mais avec des cloches et des voix lyriques ou Jolie in July, aussi avec le choeur Liederwolfe, une guitare, un violon et... des percussions quasi militaires!), parfois minimalistes (Holler, avec un ukulélé et une harpe).

C'est l'infiniment grand et l'infiniment petit qui se côtoient, dans un univers onirique bizarre et étrangement beau, une musique faite pour voyager sur place ou pour penser avec amour à ses morts, virtuels ou réels.

Extrait: Chances

 

Folk opératique

Courtney Wing

Bouquet of Might and Fury

Maison de disque: Proxenett/Bonsound